Le changement social rassemble les transformations durables de l'organisation sociale ou de la culture (au sens sociologique) d'une société.
On distingue les facteurs exogènes (comme les causes technique ou économiques, les causes démographiques, l'apparition de valeurs nouvelles) et les facteurs endogènes (rôle des conflits sociaux, approfondissement d'une valeur existante comme la tendance à l'égalité) dans l'explication du changement social.
Les conséquences de l'industrialisation mais aussi, Émile Durkheim insiste, lui, sur les conséquences de la croissance démographique qui diversifie et densifie les rapports sociaux, et rend les individus plus interdépendants et complémentaires (voir chapitres sur l'intégration et les solidarités). M. Weber met l'accent sur l'apparition de nouvelles valeurs nées du protestantisme (la réussite matérielle y est, selon le protestantisme et d'après Weber, signe d'élection divine) qui encourage les individus à la recherche de la perfection dans les activités économiques (d'où l'épargne, l'investissement et la croissance économique).
Karl Marx met en avant le rôle des conflits sociaux, des conflits de classe pour expliquer les changements de société, par exemple le passage du féodalisme au capitalisme ou pour comprendre les enjeux des rapports sociaux dans une société donnée (voir chapitres sur les conflits et la mobilisation sociale). A. de Tocqueville remarque lui une tendance à l'égalité présente dans toute société démocratique qui peut se traduire par des changements importants et divers et pas forcément positifs : recherche du bien-être, individualisme et indépendance, risque de perte de la liberté, etc. (voir chapitres sur la stratification sociale et les inégalités).
La question du degré de disposition au changement se pose. Ainsi la formule de Gleicher[2] permet de l'évaluer : C= (ABD) > X ... où C représente le changement, À le degré d’insatisfaction face au statu quo, B l’état souhaité, D les mesures concrètes conduisant à l’état souhaité et, enfin, X est le coût du changement.
Parmi les plus perceptibles :
Il n'existe pas un indicateur du changement social ; par contre, il en existe une multiplicité qui traduisent différents éléments du changement social
Espérance de vie à la naissance, indice synthétique de fécondité (sa diminution montre, surtout dans les pays du Tiers monde, la modernisation).
Taux d'urbanisation même si, dans les pays du Tiers monde, cet indicateur doit être manié avec prudence étant donné l'importance des bidonvilles.
Structure de la population active notamment par secteurs d'activité pour montrer le passage des sociétés paysannes aux sociétés modernes.
Taux de scolarisation, importance des pratiques religieuses, etc.
Un programme du Conseil de l'Europe appelé SPIRAL (societal progress indicators for the responsibility of all), aujourd'hui externalisé auprès de l'ONG Together, a développé des indicateurs de bien être pour tous, générations futures incuses. Basé sur l'expression des citoyens, il recense 68 composantes[3] dans 9 dimensions (sentiment de bien être, accès aux moyens de vie, équilibres sociétaux, équilibres personnels, cadre de vie, relations avec et entre les organisations, etc.).