La cadence de prise de vues est, depuis l’avènement du procédé optique Photophone de cinéma sonore à partir de 1927, de 24 images par seconde, alors que la vitesse standardisée était auparavant de 16 images par seconde. Cette augmentation de la vitesse de défilement de la pellicule vise à obtenir un meilleur rendement dans la reproduction du spectre sonore, à raison de 45,6 cm à la seconde, soit 27,36 mètres à la minute ou 1,64 kilomètre à l’heure.

Utilisations artistiques des cadences de prise de vues

Ralenti

Le ralenti traduit généralement une émotion que le réalisateur veut communiquer à son futur public :

Accéléré

Image par image, cadence de l'animation sur pellicule photosensible

Les cadences citées ci-dessus, sont des vitesses de prise de vues en continu. Lors d’un time-lapse, l’appareil de prise de vues est réglé pour enregistrer les photogrammes, par exemple à raison d’un seul tous les quarts d’heure, ceci au moyen d’un intervallomètre réglable qui déclenche automatiquement l’appareil pendant toute la durée prévue du plan. Cette technique se confond aujourd’hui avec la photographie, les appareils utilisés pour les time-lapses sont d’ailleurs le plus souvent des appareils photo.

L’animation est basée aussi sur l’adoption d’une cadence de prise de vues très lente, mais irrégulière, spécifique aux techniques diverses de l’animation : l’image par image. Dans cette technique, la cadence n’est plus enregistrée en continu grâce à un minuteur robot, c’est un artéfact commandé pour chaque photogramme par l’opérateur. En effet, elle dépend de l’habileté du technicien chargé de filmer les uns après les autres les cells où figurent les personnages dessinés ou peints des dessins animés, ou de celle des animateurs qui manipulent les objets ou les marionnettes des films en animation en volume ou en animation de pâte à modeler ou en animation de silhouettes. Le temps de préparation au banc d’animation varie en fonction du nombre de cellulos qui doivent être empilés sur les tenons, à raison de 24 dessins pour chaque seconde du film terminé. On place sous la caméra les cells d’une image, on prend un photogramme, on enlève les cells, on met les cells de l’image suivante, on prend un autre photogramme, on enlève… on remet… on prend un photogramme… ad libitum. Le nombre de cellos à prendre (avec des gants pour éviter toute trace de doigts !) n’est pas le même pour chaque plan, et l'espacement des prises de vues n’est donc pas le même. Les films de marionnettes ont une cadence de prise de vues encore plus irrégulière, selon qu’il s’agit de modifier la position de un ou plusieurs personnages, et des éléments mobiles du décor et des accessoires, dans les plans prévus par le réalisateur ou la réalisatrice. De même, la cadence de prise de vues de la pixilation est celle de l’image par image, irrégulière, non continue, en fonction des difficultés particulières de ce type d’animation. Entre chaque photogramme, une table ou une auto à déplacer petit à petit, est une opération plus lente que celle d’un personnage humain qui se meut par lui-même entre chaque prise de vues.

Références

  1. Marie-France Briselance et Jean-Claude Morin, Grammaire du cinéma, Paris, Nouveau Monde, , 588 p. (ISBN 978-2-84736-458-3), p. 27-28
  2. Briselance et Morin 2010, p. 378

Bibliographie