Brit Milah | |
Une brit mila en cours. | |
Sources halakhiques | |
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Textes dans la Loi juive relatifs à cet article | |
Bible | Genèse 17:1-27 ; Lévitique 12:3 |
Mishna | Michna, traité de Chabat ch:19, michna 2 |
Talmud de Babylone | Traité de Kiddouchine 29a
Traité de Chabat 19b et 133b Traité de Avoda Zara 27a Traité de Yevamot 71b Traité de Kiddouchine |
Sefer Hamitzvot | Mitsva positive 215 |
Sefer HaHinoukh | Mitsva 2 |
Mishné Torah | Sefer ahava, loi de la Milah |
Choulhan Aroukh | Yore Dea, chapitres 260-268 |
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La brit milah (hébreu : בְרִית מִילָה [bə'rīt mī'lā] ou [bə'rīs mī'lā] selon la prononciation ashkénaze, « alliance [par la] circoncision ») est un des 613 commandements du judaïsme[1], réalisé par un péritomiste (mohel) qui excise définitivement le prépuce du pénis[2], et découvre donc perpétuellement le gland. Il peut parfois aussi enlever tout ou partie du frein du pénis[3].
Ce rite important est traditionnellement pratiqué au huitième jour de vie d’un nouveau-né mâle juif ou lors de la conversion d’un individu au judaïsme. Cependant, même un homme non circoncis sera considéré comme juif s'il est né d'une mère juive[4].
La brit milah est suivie par un festin de célébration (seoudat mitzva). Ce rite est controversé car plusieurs estiment qu'il viole le droit à l'intégrité physique du bébé.
La première référence biblique se trouve dans le récit d'Abraham (Genèse 17, 11) auquel Dieu prescrit de se circoncire (avec Ismaël et toute sa maison)[5] en signe d'Alliance, alors qu'il est âgé de 99 ans. En effet, en hébreu "Brit" signifie "alliance", et "milah" signifie littéralement un "mot" mais également "circoncision".
L'alliance entre Dieu et Abraham se déroula en plusieurs étapes:
La circoncision est un rituel obligatoire pour les Juifs. Fidèles à la tradition millénaire de leurs ancêtres, les garçons juifs sont circoncis au huitième jour à partir du jour de la naissance inclus, avant le crépuscule.
La Brit milah peut se passer pendant les jours de fêtes, et le Shabbat qui doit être transgressé pour respecter cette Mitzvah (Commandement) du 8e jour[11].
D'un point de vue médical, il a été découvert qu'il faut justement sept jours en moyenne pour que les saignements du nouveau-né liés à la carence en vitamine K (nécessaire à la coagulation du sang) cessent[12],[13].
En cas de suspicion médicale (poids faible, maladie, ictère ou autre), la brit milah peut être repoussée jusqu'à une date ultérieure[14]. « Les sources juives classiques sont conscientes de certains risques et précisent qu’en cas de mort d’un enfant aîné, le petit frère ne doit pas être circoncis »[15]. De nos jours, des tests de coagulation de sang sont pratiqués systématiquement les jours précédents la circoncision pour éviter tout risque lié à l'hémophilie[15].
C'est au père qu'il incombe de circoncire son fils. Le temps qui lui est imparti lors du huitième est du matin jusqu'au coucher du soleil, on ne pratiquera pas la Brit milah la nuit[14],[16]. Toutefois, il peut déléguer l'exécution de la circoncision à un mohel, soit un circonciseur rituel, qui n’est pas forcément rabbin ni médecin (bien qu'il puisse l'être) mais doit au minimum être un Juif pieux formé pour cela[15].
L'enfant repose sur les genoux du sandaq (du grec syndic) qui aide le mohel en exposant la zone opératoire en maintenant les membres inférieurs de l'enfant[17]. Le sandaq est préférentiellement le grand-père paternel, puis le grand-père maternel puis tout autre personne respectable, de préférence une personne sage (Talmid Hakham).
Lors des circoncisions cérémonielles dans la synagogue, on utilise souvent un banc ou siège de circoncision. Certains bancs ont deux sièges ; le sandaq est assis à gauche avec le bébé, pendant que le siège de droite reste vide pour le prophète Elie[18].
Chaque mohel a sa technique selon sa formation initiale et son expérience. Toute milah doit être pratiquée ou supervisée par un mohel expérimenté qui connaît la Halakha et maîtrise toutes les phases de la milah et de ses complications éventuelles[19].
Les grands principes sont :
Si une hémorragie même légère persiste 15 minutes après le pansement, il faut sans délai consulter un médecin.
Après l'opération, il est procédé à une bénédiction durant laquelle l’enfant reçoit son prénom hébraïque, en lui souhaitant de grandir en juif et de transmettre un jour à son tour, sa foi[15]. Ainsi, le juif est engagé dans l'Alliance, mais aussi sa descendance dans les générations futures[23].
Ensuite, l’enfant est rendu à sa mère.
Le rite obligatoire de la Brit Milah est si important dans le judaïsme que le Talmud (TB Nedarim 31b) affirme même que ce Commandement vaut tous les autres[15].
De nombreux rabbins ont traité dans leurs ouvrages des raisons et des fondements spirituels de cette mitsva (commandement):
La Brit Milah est à mettre en parallèle avec la « circoncision du cœur » évoquée dans le Deutéronome (10:16-17 et 30, 6), chez Ezéchiel (44:7) et Jérémie (4,4…) qui représente la dimension morale et symbolique de l'Alliance[15].
Le Consistoire de Paris a interdit la pratique de la metsitsa en 1843[29],[30].
En France, le Consistoire de Paris publie depuis 2014 une liste de mohalim accrédités[31]. En Israël, les mohalim sont certifiés par un comité dépendant du ministère de la Santé, de celui des Affaires religieuses et du grand-rabbinat[32].
Des détracteurs estiment que la circoncision dont la Brit milah viole l'intégrité physique de l'enfant[33],[34],[35]. Des Juifs libéraux américains ont créé un mouvement qui s’oppose à la circoncision : Jews against circumcision[36]. Il préconise l’abandon de cette pratique et le remplacement de la Brit Milah par une nouvelle cérémonie, la Brit Shalom. En Israël, le mouvement intactiviste luttant contre les circoncisions sans consentement progresse[37].
Le rabbin Yeshaya Dalsace considère que « d’un point de vue juif, la circoncision est absolument nécessaire pour la future construction psychique et identitaire de l’enfant juif. De ce point de vue, omettre la circoncision d’un tel enfant serait lui causer un préjudice moral et psychologique sans doute plus grave que tous les inconvénients avancés »[15]. En Israël, avec un taux de circoncision très élevée, le taux de cancer du pénis est le plus faible au monde[38].
.« Alors qu’ils avaient huit jours, les jumeaux ont été circoncis par un "mohel", qui a ensuite procédé à une succion orogénitale. »
.« After the mohel cuts off the foreskin, he uses his mouth – oral suction, rather than say a sponge - to effectively clear the wound on the baby's penis of blood, lest it clot and decay. »
.« Je crois […] que l’un des motifs de la circoncision, c’est de diminuer la cohabitation et d’affaiblir l’organe sexuel, afin d’en restreindre l’action et de le laisser en repos le plus possible […]. Le véritable but, c’est la douleur corporelle à infliger à ce membre et qui ne dérange en rien les fonctions nécessaires pour la conservation de l’individu, ni ne détruit la procréation, mais qui diminue la passion et la trop grande concupiscence. Que la circoncision affaiblisse la concupiscence et diminue quelquefois la volupté, c’est une chose dont on ne peut douter; car, si dès la naissance on fait saigner ce membre en lui ôtant sa couverture, il sera indubitablement affaibli. »