Arnold Antonin
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Arnold Antonin est un cinéaste et producteur haïtien né à Port-au-Prince (Haïti) le .

Homme de carrières diverses, Arnold Antonin est connu pour son engagement social, politique et culturel. Il a été honoré pour l'ensemble de son œuvre dans le cadre de la remise du prix Djibril Diop Mambety au Festival de Cannes 2002. Il a gagné trois fois le prix Paul Robeson du meilleur film de la Diaspora africaine au FESPACO ainsi que nombreux prix et mentions dans différents festivals pour ses documentaires et ses films de fiction. Il a été président de l'Association haïtienne des cinéastes (AHC) de 2005 à 2009.

Biographie

Celesti Corbanese à Port-au-Prince en décembre 1942 d'un père vénitien, il étudie d'abord au Petit Séminaire Collège Saint-Martial grâce à une bourse d'études et s'initie également à l'art plastique contemporain[1]. Recherché par la police politique pour avoir participé à une grève étudiante, il quitte Haïti en 1961 et prend le nom d'Arnold Antonin pour critiquer la dictature Duvalier depuis un exil qui durera 25 ans. Il suit un cursus universitaire de sciences politiques et obtient un diplôme en sciences économiques à Rome. Il participe à la Fédération des étudiants haïtiens d'Europe, chargé de la communication avec le journal La Tribune des Étudiants et d'organiser la diaspora haïtienne. Il se marie et a deux enfants. Il commence à s'initier au cinéma et devient producteur dans les années 1970, « pour transformer le monde »[2]. Il réalise son premier court-métrage Duvalier accusé en 1973 où il filme en noir et blanc l'intervention de Justin Castera, délégué de l'Organisation révolutionnaire 18 mai d'Haïti, contre Duvalier accusé de crime contre l'humanité au tribunal Bertrand Russell sur l'Amérique latine[3].

En 1974, il tourne en noir et blanc et en 16 mm Ayiti, men chimen libète, le premier long métrage haïtien, qui fait le tour du monde dans le cadre de la mobilisation contre la dictature des Duvalier. Il y retrace la longue lutte du peuple haïtien[4].

Trois courts métrages documentaires plus tard, il cherche à se rapprocher d'Haïti en République dominicaine en 1976 mais y est interdit de séjour et se replie finalement au Vénézuela en 1978, avec l'idée de monter une station radiophonique qui émette en Haïti. Le projet n'aboutit pas mais il crée une émission en créole pour les quelque 5 000 Haïtiens immigrés au Vénézuela, La Voix haïtienne[5].

En parallèle, il devient professeur d'économie à l'Université centrale du Vénézuela et y obtient une maîtrise de droit économique international à l'université centrale du Venezuela, tout en suivant des cours d'écriture scénaristique à l'Institut Romulo Gallegos et produisant la version espagnole de ses films en lien avec des exilés chiliens et argentins. En 1980, il crée le Centre Pétion-Bolivar, espace polyvalent d'éducation et de formation populaire, ainsi que l'Association haïtiano-vénézuélienne pour les Droits de l'homme[5].

Il revient en Haïti en mars 1986 après la chute du régime Duvalier[6],[7]. Il refonde le Centre Pétion-Bolivar à Port-au-Prince et enseigne à la Faculté de Sciences humaine et à l'École nationale des Arts (ENARTS) où il fonde des chaires de cinéma et de gestion des faits culturels[8]. Il lance par ailleurs en 1987 un espace pluraliste de rencontres et de débats, le Forum libre du jeudi, et met en place le Réseau national de défense des Droits de l'Homme (Renadwam). Il est l'un des fondateurs du Parti national progressiste révolutionnaire haïtien (PANPRA), section haïtienne de l'Internationale socialiste, qui cherche un consensus politique[9].

En 1988, il commence à travailler sur support vidéo et réalise une vingtaine de films documentaires et un long métrage de fiction Piwouli et le zenglendo. En 1991, il se retire de la vie politique en présentant une explication autocritique, et se consacre entièrement au cinéma. En 2001, 25 ans après La nayif nan peyi kout baton (Art naïf et répression en Haïti), il réalise en vidéo son premier documentaire sur les artistes haïtiens : Tiga : Haïti, rêve, possession, création, folie et alternera à partir de 2006 portraits d'artistes et sujets sociaux[10].

De 2005 à 2009, il est président de l’Association haïtienne des cinéastes (AHC). Il déclare : « Je m'accroche désespérément à mon cinéma pour que le sacrifice de tous ceux qui sont morts ne soit pas vain »[11].

Il est honoré pour l'ensemble de son œuvre dans le cadre de la remise du prix Djibril Diop Mambety au Festival de Cannes en 2002. Il obtient trois fois consécutives le prix Paul Robeson du meilleur film de la Diaspora africaine aux FESPACO 2007, FESPACO 2009 et FESPACO 2011 à Ouagadougou, ainsi que multiples distinctions dans différents festivals.

Filmographie

Distinctions et festivals

Bibliographie

Références

  1. Hémar 2013, p. 24.
  2. Hémar 2013, p. 27.
  3. Antonin 1983.
  4. Hémar 2013, p. 30.
  5. a et b Hémar 2013, p. 31.
  6. Ralph Tomassaint Joseph. Arnold Antonin, discret gardien de la mémoire. Ayibo Post, 5 mars 2018. Lire en ligne
  7. Cossy Roosevelt. Portrait - Arnold Antonin. Challenges, 13 novembre 2015. Lire en ligne
  8. Hémar 2013, p. 32.
  9. Hémar 2013, p. 33.
  10. Hémar 2013, p. 35.
  11. Hémar 2013, p. 36.
  12. Dangelo Néard. «Ainsi parla la mer» : nouveau film d'Arnold Antonin. RFI, 23 février 2020. Lire en ligne
  13. Arnold Antonin sur les traces de Levoy Exil. Le Nouvelliste, 8 novembre 2021. Lire en ligne
  14. Haïti-Culture : Deux nouveaux prix pour le documentaire d’Arnold Antonin « Ainsi parla la mer ». Alterpresse, 23 avril 2021. Lire en ligne
  15. Arnold Antonin remporte un prix en Bolivie pour "Ainsi parla la mer". Loop, 8 septembre 2020. Lire en ligne
  16. Yves-Paul Léandre. Haiti-Société: Le Cinéaste Arnold Antonin, gagnant du prix “Découvreurs du détroit de Magellan". Haiti Press Network, 27 novembre 2020. Lire en ligne
  17. Ricot Saintil. Arnold Antonin doublement primé ! Journal La Diaspora, 24 avril 2021. Lire en ligne

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