Phrases R : R25 : Toxique en cas d’ingestion. R43 : Peut entraîner une sensibilisation par contact avec la peau.
Phrases S : S28 : Après contact avec la peau, se laver immédiatement et abondamment avec … (produits appropriés à indiquer par le fabricant). S45 : En cas d’accident ou de malaise, consulter immédiatement un médecin (si possible, lui montrer l’étiquette). S36/37 : Porter un vêtement de protection et des gants appropriés.
L'allopurinol est un médicament hypo-uricémiant, faisant baisser l'uricémie (concentration sérique en acide urique) et soignant la goutte mis au point par Gertrude Elion et son équipe en 1960 et administré la première fois en 1963 .
Il diminue le taux d'acide urique et le volume des tophus. En effet, ce médicament est un inhibiteur de l'action d'une enzyme, la xanthine oxydase, qui intervient dans le métabolisme de l'acide urique. Il baisse le taux de récidive de crise articulaire de la goutte. Son administration se fait conjointement avec la colchicine pendant plusieurs mois à des doses progressivement croissantes de 100 jusqu'à 300 mg. Il n'a aucune action sur la crise goutteuse, une fois celle-ci déclenchée.
Les effets indésirables les plus graves sont le syndrome de Lyell et le syndrome de Stevens-Johnson (deux types de toxidermies à risque létal). L'allopurinol est connu en Europe pour être un des plus gros pourvoyeurs de victimes de ces syndromes[7]. Il peut également provoquer un syndrome d'hypersensibilité médicamenteuse (ou « DRESS syndrome »)[8]. Son association avec l'amoxicilline augmenterait la fréquence des éruptions cutanées. Le risque est également plus élevé en cas d'utilisation concomitante de diurétiques, la présence d'une insuffisance rénale[9] ou d'une maladie cardiaque[10]. Une association de ces réactions d'hypersensibilité avec la présence de l'allèle HLA-B*5801 a été retrouvé[11], mais il n'est pas recommandé en pratique de le rechercher à l'introduction du médicament[12]. Cet allèle est plus fréquent chez les asiatiques[9].
Lésions tubulaires rénales, par précipitation intra-tubulaire avec formation de cristaux
L'allopurinol peut aussi précipiter une crise de goutte s'il est utilisé trop tôt après la fin d'une crise, ou s'il n'est pas combiné à la colchicine en début de traitement. Toutefois, à long terme et en monothérapie, il diminue le nombre de crises de gouttes[13].
L'allopurinol est transformé dans l'organisme en oxypurinol qui est un métabolite actif[14].
La voie d'excrétion est essentiellement rénale : la posologie doit donc être particulièrement adaptée à la clairance de la créatinine afin de limiter son accumulation et celle de l’oxypurinol, et ainsi prévenir la survenue d’un effet indésirable rare mais très grave, le syndrome d’hypersensibilité à l’allopurinol[15]. Le côté risque dépendant du dosage reste cependant discuté[9].
↑ (en) Somkrua R, Eickman EE, Saokaew S, Lohitnavy M, Chaiyakunapruk N. « Association of HLA-B*5801 allele and allopurinol-induced Stevens Johnson syndrome and toxic epidermal necrolysis: a systematic review and meta-analysis » BMC Med Genet. 2011 Sep 9;12:118 PMID21906289
↑Jean-Louis Schlienger, « L’histoire des tourments de la podagre (goutte) », MÉDECINE DES MALADIES MÉTABOLIQUES, vol. 8, no 2, , p. 230-234 (DOI10.1016/S1957-2557(14)70747-3, lire en ligne, consulté le )