Ancienne abbaye Saint-Jacques-sur-Coudenberg
L'entrée de l'ancienne abbaye du Coudenberg, au n°10 de la rue de Namur
L'entrée de l'ancienne abbaye du Coudenberg, au n°10 de la rue de Namur
Existence et aspect du monastère
État de conservation À la suite de la dissolution de l'abbaye, tous ses bâtiments sont vendues comme bien national.
Autre(s) affectation(s) L'église devient temporairement un temple de la Raison. Plus tard, les bâtiments de l'abbaye sont occupés par l'état-major de l'École militaire. L'église devient en 1986 la cathédrale du diocèse auprès des Forces armées belges. Les deux hôtels particuliers attenants deviennent la Cour constitutionnelle et l'espace culturel ING.
Nom local Abdij Sint-Jacob op de Koudenberg
Identité ecclésiale
Culte Culte catholique
Type Chapelle en 1162, puis prieuré (prévôté) en 1313, abbaye en 1731
Présentation monastique
Origine de la communauté Des chanoines composent un chapitre séculier qui s'est fondé près d'un château. Ils adoptent la règle de saint Augustin à la suite de la disparition de l'ordre du Temple et fondent la prévôté ecclésiastique du Coudenberg.
Ordre Ordre du Temple en 1162, puis Chanoines réguliers de saint Augustin en 1313
Historique
Date(s) de la fondation Origines datant du XIIe siècle
Fermeture 1795
Architecture
Architecte L'architecte Guimard a édifiée l'église de 1776 à 1785
Dates de la construction Le dernier abbé a fait construire les deux hôtels particuliers attenants à l'église.
Styles rencontrés Au 10, rue de Namur, le bâtiment qui servit successivement de lycée, de collège, d'athénée puis d'école militaire est de style Louis XVI.
Localisation
Pays Drapeau de la Belgique Belgique
Région Drapeau de la Région de Bruxelles-Capitale Région de Bruxelles-Capitale
Ville Blason de Bruxelles Bruxelles
Coordonnées 50° 50′ 29″ nord, 4° 21′ 36″ est
Géolocalisation sur la carte : Bruxelles
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Ancienne abbaye Saint-Jacques-sur-Coudenberg
Géolocalisation sur la carte : Belgique
(Voir situation sur carte : Belgique)
Ancienne abbaye Saint-Jacques-sur-Coudenberg

L'abbaye Saint-Jacques-sur-Coudenberg, plus communément appelée abbaye du Coudenberg, est une ancienne abbaye tenue par les chanoines réguliers de saint Augustin, sur la colline du Coudenberg, à Bruxelles. Elle a existé entre 1731 et 1795, mais son origine remonte au XIIe siècle. À cet endroit, en effet, en 1162, une chapelle est cédée à l'Ordre du Temple, cette chapelle ayant servi d'oratoire au château des comtes de Louvain et de Bruxelles, puis elle est devenue un prieuré au XIVe siècle.

Pendant la révolte des Gueux au XVIe siècle, les bâtiments sont dévastés par les iconoclastes calvinistes. En 1731, le monastère est élevé au rang d'abbaye. Lors de l'aménagement de la place Royale, entre 1776 et 1781, l'abbaye reconstruit son église (église Saint-Jacques-sur-Coudenberg), bâtit les deux hôtels particuliers attenants, bâtiments qui hébergent actuellement la Cour constitutionnelle et l'espace culturel ING.

Après l'annexion, en 1795, des Pays-Bas autrichiens par la Première République française, l'abbaye est définitivement dissoute, ses possessions sont vendues comme bien national. Puis l'établissement héberge, tour à tour, un temple de la Raison, l'état-major de l'École militaire fraichement créée par le roi Léopold Ier. L'église devient en 1986 la cathédrale du diocèse auprès des Forces armées belges.

Toponymie

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« Coudenberg », ou en néerlandais moderne Koudenberg, signifie « colline froide ». C'est la plus haute des collines du Bruxelles médiéval. Le lieu fut aussi connu sous les appellations de :« Frigidus mons », à l'ablatif « Frigido Monte »[1] ou de « Froidmont »[2] (traduction française de Koudenberg). Jusqu'au XIXe siècle, on écrivait aussi Caudenberg[2].

Historique

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Diverses fondations jusqu'à la prévôté

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Au début du XIIe siècle une chapelle et un hospice tous deux dédiés à saint Jacques le Majeur, car lieu d'étape sur les chemins de Compostelle venant du nord et du nord-est, jouxtent le château des comtes de Louvain et de Bruxelles construit sur la colline du Coudenberg. En 1162, la chapelle, qui sert d'oratoire au château, ainsi que l'hospice relevant tous les deux du chapitre de la collégiale Saint-Michel, sont cédés, par Godefroid III de Louvain, à l'ordre du Temple[3].

Selon Émile Poumon[4], ce n'est qu'après 1183 qu'un chapitre séculier s'est fondé près du château, les chanoines composant ce chapitre choisissant la règle de saint Augustin vers 1230. Selon Joseph Lemmens, ce n'est qu'avec la disparition de l'ordre du Temple en 1313 que les prêtres adoptent la règle des chanoines réguliers de saint Augustin et fondent la prévôté ecclésiastique du Coudenberg toujours dépendante du chapitre de la collégiale Saint-Michel.

On relève en outre que :

Lors de la construction de la première enceinte de Bruxelles au XIIIe siècle, la prévôté et ses jardins, qui s'étendent jusqu'à l'actuelle rue Brederode, se retrouvent intra muros[6].

Périodes transitoires pour le prieuré

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Pendant le XVe siècle et les périodes bourguignonne et autrichienne, les évènements religieux liés à la cour de la Maison de Bourgogne prennent place dans l'église priorale, tels le baptême de Marie de Bourgogne en 1457, les obsèques d'Isabelle de Bourbon en 1465, les funérailles et l'inhumation, en 1481, de François de Habsbourg fils de Maximilien de Habsbourg et de Marie de Bourgogne décédé à l'âge de quatre mois. À partir du XVIe siècle et la construction, par Charles Quint, d'une chapelle dans le prolongement de l'Aula Magna du palais, les évènements religieux vont se dérouler dans cette chapelle palatine.

Pendant la révolte des Gueux, les bâtiments sont dévastés par les iconoclastes calvinistes en 1579.

En 1618, l'église du monastère devient paroissiale.

Naissance de l'abbaye du Coudenberg

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En 1731, la prévôté devient le bâtiment principal d'un ensemble monastique, élevé au rang d'abbaye. Adrien Touron[note 1]devient père-abbé mais l'impératrice Marie-Thérèse d'Autriche lui reproche d'avoir marié clandestinement (à l'insu de ses parents) un prince avec sa lingère. Il en meurt de chagrin en 1743[7].

L'église abbatiale, qui est gravement endommagée par un incendie en 1743, soit douze ans après celui du palais du Coudenberg, ne sera jamais restaurée car, bien que l'abbaye de la Cambre ait, pour ce faire, prêté 150 000 florins, le père-abbé du Coudenberg ne peut rembourser cette dette et se voit obligé de céder trente-cinq bonniers de terrain à la Cambre[8].

Il est rapporté qu'en 1774 l'abbé maltraite ses religieux mais consent des dépenses énormes pour la construction de bâtiments[9]. C'est ainsi que lors de l'aménagement de la place Royale, entre 1776 et 1781, l'abbaye fait démolir l'église incendiée, dont l'axe de la nef était perpendiculaire à l'actuelle rue de Namur et avec le parvis donnant sur celle-ci[note 2], et la fait reconstruire perpendiculairement à la nouvelle place. C'est l'église Saint-Jacques-sur-Coudenberg telle que nous la connaissons aujourd'hui, achevée en 1787. Elle fait également bâtir les deux hôtels particuliers attenants à l'église[9] — les Hôtels de Coudenberg — qu'elle revend en 1784 à cause de la difficulté financière créée par tous ces financements[10]. Ces bâtiments sont, actuellement, ceux, aux nos 7-8, de la Cour constitutionnelle[11] et, aux nos 5-6, de l'espace culturel ING.

Dissolution et réaffectation de l'abbaye

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Lors de la période française, après l'annexion, le , des Pays-Bas autrichiens par la Première République française, l'abbaye est définitivement dissoute[12]. Ses possessions sont vendues comme bien national et l'église devient, pendant un certain temps, un temple de la Raison[13] avant d'être rendue, par la signature du concordat de 1801, au culte catholique en 1802.

Lors de la période belge, entre 1834 et 1870, les bâtiments de l'ancienne abbaye sont occupés par l'état-major de l'École militaire fraichement créée par le roi Léopold Ier.

Quant à l'église, si officieusement elle est considérée comme « paroisse royale », elle devient en 1986 la cathédrale du diocèse auprès des Forces armées belges.

Les abbés du Coudenberg

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Moine de l'abbaye de St. Jacque-de-Caudenberg.

Aspects architecturaux et culturels

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L'abbaye contenait autrefois des tableaux de Pierre Paul Rubens. On peut noter par contre qu'il subsiste[4],[18] :

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Galerie d'illustrations

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Notes et références

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Notes

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  1. Une estampe aux armes d'Adrien Touron, montrant un écu contenant un ouroboros (serpent se mangeant la queue) surmonté d'une mitre et de deux crosses posées "en sautoir", symbole d'une "double dignité", est présente dans le livre de Cafmeyer racontant l'histoire des hosties profannées de 1370. Le tableau représente un texte de la Genèse (18, 1-10a) : Abraham donne l'hospitalité au Seigneur et à deux autres hommes aux chênes de Mambré. Le Seigneur lui promet un fils dans l'année. Sous le tableau, on peut lire : reverendissimus ac amplissimus dominus Adrianus Touron abbas sancti Jacobi in Coudenbergh Bruxellis, ducum Brabantiae & burgundiae sacellarius hereditarius : per archidiaecefim Mecchlinienfem judex synodalis.
  2. Le parvis se trouvait à l'endroit de l'actuel no 10 de la rue de Namur et faisait face à la rue des Aveugles (devenue plus tard rue de l'Arsenal) aujourd'hui disparue dans les bouleversements urbanistiques de la bruxellisation.

Références

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  1. Coudenberg, dans : Dictionnaire d'Histoire de Bruxelles, Collection Dictionnaires, Éditions Prosopon Bruxelles, 2013, pp. 529.
  2. a et b Auguste JOURDAIN, Dictionnaire encyclopédique de Géographie Historique du royaume de Belgique, etc, (lire en ligne), p. 155
  3. Joseph Lemmens 2000, p. 101.
  4. a b c d e et f Émile Poumon 1954, p. 54.
  5. Joseph Lemmens 2000, p. 164.
  6. « Vue de la façade du chalet norvégien », Rue Brederode no 10, sur reflexcity.net (consulté le ) : « À droite, un mur, vestige de la première enceinte »
  7. Comte Henri de Calenberg, Journal pour l'année 1743, Société des Bibliophiles de Belgique, Bruxelles, tome 1, 1913.
  8. Joseph Lemmens 2000, p. 281.
  9. a et b Joseph Lemmens 2000, p. 289.
  10. Joseph Lemmens 2000, p. 289.
  11. « Le siège de la Cour constitutionnelle », sur const-court.be, (consulté le )
  12. Joseph Lemmens 2000, p. 380.
  13. Joseph Lemmens 2000, p. 362.
  14. Félix De Grave-Hellin, Histoire du Très-Saint-Sacrement de miracle..., Victor Devaux & Cie, Bruxelles, 1871, p. 215 et 226.
  15. Sander Pierron, Histoire de la forêt de Soignes.
  16. Journal du comte de Calenberg, année 1743. Voir aussi Thomas-Philippe d'Alsace de Hénin-Liétard, surnommé le cardinal d'Alsace.
  17. Félix De Graeve-Hellin, Histoire du très saint sacrement de miracle, 1370 -1870, Victor Devaux, & Cie, Bruxelles 1871, p. 227
  18. Joseph Delmelle 1973, p. 53.

Annexes

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Bibliographie

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Articles connexes

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Lien externe

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