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La surprescription est l'acte par lequel un professionnel de la santé (médecin, radiologue, chirurgien-dentiste, ...) après un diagnostic, prescrit de façon excessive ou non nécessaire des actes de soins (surtraitement) ou des médicaments (surmédication) à un patient.

« Dans le monde, près de la moitié des médicaments ne sont pas utilisés à bon escient. »[1]

Les avertissements de l'OMS sur la surconsommation de médicaments dans le monde

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Les experts de l'organisation mondiale de la santé (OMS) ont émis des avertissements sérieux au sujet de la surconsommation de médicaments, notamment dans les pays développés : "promouvoir l’usage rationnel des médicaments, c’est sauver des vies et faire des économies".

Ils rappellent les graves conséquences de la surconsommation actuelle : événement indésirable médicamenteux (EIM), prolongation des maladies et même, dans certains cas, le décès.

Cette surconsommation est très variable d'un pays à l'autre : par personne, les Français consomment 6 fois plus de médicaments que les Pays-Bas. Car la consommation de médicaments dépend de très nombreux facteurs, qui jouent beaucoup sur leur prescription sur la pression qu'exercent les patients sur leur médecin (en leur demandant des médicaments) et sur l'automédication.

La surprescription, un des facteurs de la surconsommation de médicaments

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La surprescription est un des facteurs, également très variable d'un pays à l'autre : aux Pays Bas, sur 100 qui sortent d'une consultation, 57 personnes n'ont pas de prescription de médicaments, alors que le taux est de seulement 10 pour 100 en France[2].

En France où la consommation de médicaments est supérieure de 40 % à celle des pays voisins, 5 000 médicaments sont disponibles en pharmacie sous plus de 15 000 formes différentes en 2014. Un groupe de 24 médecins internes et généralistes, réalisant depuis 2011 un travail de sélection, ont dressé pour le magazine Science et Vie une liste de 151 « médicaments essentiels » pour soigner 95 % des maladies chez l'adulte[3].

Une étude montre les différences entre quatre pays d'Europe

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En France, le Programme Antibiotiques de l’Assurance maladie a démontré qu’il était possible de faire évoluer les comportements des patients vers un meilleur usage, et de baisser la consommation de médicaments (-16 % depuis 2002).

Pour étendre cette démarche de sensibilisation aux médicaments en général et approfondir la compréhension de ce qui se joue plus globalement autour de l’ordonnance et du médicament, la CNAMTS a commandé une étude « Les Européens, les médicaments et le rapport à l’ordonnance » à Ipsos Santé, qui croise les regards de 4 000 patients et de 1 000 médecins dans 4 pays d’Europe : France, Allemagne, Espagne et Pays-Bas.

La synthèse de cette étude est disponible, dont les éléments suivants sont extraits :

La même étude montre la possibilité de faire évoluer les comportements

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De même, la pression ressentie par les médecins, en faveur d’une prescription de médicaments est différente selon les pays :

Pourtant, même dans un pays comme la France, la population imagine sans peine des pratiques de consommation médicale différentes :

Les médecins français surestiment la demande (la pression) des patients

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En France, il existe un décalage entre les attentes réelles du patient et les attentes supposées par le médecin. Par exemple :

Parallèlement, les patients qui ne se sont pas vus prescrire de médicaments lors d’une de leurs dernières consultations se déclarent, dans tous les pays (Allemagne, Espagne, France, Pays Bas), très majoritairement satisfaits par la décision de leur médecin.

Les médecins ressentent bien cette satisfaction, qu’ils attribuent notamment au fait que l’absence de prescription exprime aussi aux yeux des patients l’absence de maladie.

L’attachement en France à l’ordonnance est sans doute supérieur aux autres pays, mais cet attachement n’exprime cependant pas la nécessité absolue de l’ordonnance :

Contexte médico-légal

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Le droit de prescription est généralement réglementé pour les professionnels de la santé en fonction des lois relatives à la santé ou à l'exercice de la médecine dans un pays. En France, le droit de prescription pour un médecin, un dentiste, un vétérinaire, une sage-femme ou un infirmier est régi par le Code de la santé publique. Le code de déontologie médicale, qui fait partie du Code de la santé publique, vise à éviter la surprescription :

« Dans les limites fixées par la loi et compte tenu des données acquises de la science, le médecin est libre de ses prescriptions qui seront celles qu'il estime les plus appropriées en la circonstance. Il doit, sans négliger son devoir d'assistance morale, limiter ses prescriptions et ses actes à ce qui est nécessaire à la qualité, à la sécurité et à l'efficacité des soins. Il doit tenir compte des avantages, des inconvénients et des conséquences des différentes investigations et thérapeutiques possibles. »[4]

Les pharmaciens ont également pour mission de lutter contre la surprescription : en effet, un pharmacien doit contrôler les prescriptions de médicaments qu'on lui présente et en est co-responsable avec le prescripteur : il ne doit pas délivrer de prescriptions qu'il estime incohérentes. Il doit également contrôler et conseiller les délivrances de médicaments disponibles sans ordonnance.

Notes et références

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Voir aussi

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Articles connexes

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Liens externes

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