Renzo Piano
Fonction
Sénateur à vie
depuis le
Biographie
Naissance
Nationalité
Formation
Activités
Période d'activité
Autres informations
A travaillé pour
Chine (-)Voir et modifier les données sur Wikidata
Parti politique
Membre de
Maîtres
Franco Albini, Marco Zanuso, Giuseppe Ciribini (en), Jean Prouvé, William Laborde (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Distinctions
Œuvres principales

Renzo Piano, né le à Gênes, est un architecte italien, sénateur à vie de la République italienne depuis le . Il est notamment connu pour avoir gagné, à 33 ans, le concours du centre Pompidou à Paris, qu'il construisit avec Richard Rogers. Il a reçu le prix Pritzker, plus haute distinction de l’architecture, en 1998.

Biographie

La façade de la maison Hermès, par Renzo Piano, dans le quartier Chūō-ku (Tokyo). Juin 2019.

Issu d’une famille de constructeurs, Renzo Piano fait ses études à Caltanissetta et à Milan où il passe son diplôme au département d'architecture de l'École polytechnique en 1964. Il travaille ensuite avec son père, puis sous la direction de Franco Albini mort en 1977.

Après avoir obtenu son diplôme d’architecte à l'École polytechnique en 1964, il alterne de 1965 à 1970 ses premiers travaux expérimentaux avec son frère Ermanno avec de nombreux voyages de recherche et de découverte en Grande-Bretagne et aux États-Unis. C'est à cette époque qu'il fait la connaissance de Jean Prouvé, avec lequel il se lie d'amitié, et qui influencera considérablement son œuvre.

En 1971, il fonde à Londres l'étude « Piano & Rogers » en collaboration avec Richard Rogers, avec lequel il remporte le concours pour le centre Pompidou de Paris.

Du début des années 1970 aux années 1990, il collabore avec Peter Rice avec lequel il crée l’« Atelier Piano & Rice » qui fut actif de 1977 à 1981.

Renzo Piano dirige aujourd'hui une agence internationale d'architecture, le Renzo Piano Building Workshop (RPBW) dont les bureaux sont situés à Paris où il vit, et à Gênes.

L’ensemble de l’agence compte environ 130 employés, dont 90 architectes.

En 1998, il obtient le prix Pritzker d'architecture.

En 2010, il remporte le concours pour la construction d'un nouveau palais de justice à Paris[1], livré le 11 août 2017.

Depuis sa formation en 1981, l'agence de Renzo Piano a réalisé plus de 120 projets en Europe, en Amérique et dans la zone Asie-Pacifique. Parmi les plus connus se trouvent la Menil Collection à Houston (Texas), le terminal 1 de l’aéroport international du Kansai à Osaka au Japon, le centre culturel Tjibaou à Nouméa en Nouvelle-Calédonie, une micromaison sur la Campus Vitra, la fondation Beyeler à Bâle, le centre Paul-Klee à Berne, l’Auditorium Parco della Musica de Rome, la Maison Hermès à Tokyo, la rénovation et l’extension de la Morgan Library et le New York Times Building à New York, la rénovation et l’extension de la California Academy of Sciences à San Francisco. Parmi ses projets les plus récents figurent la tour The Shard à Londres, le Musée d'Art contemporain Astrup-Fearnley à Oslo, la fondation Pathé à Paris, le campus de la Columbia University à New York, le centre culturel de la fondation Stávros-Niárchos, l'École normale supérieure (ENS) Paris-Saclay à Gif-sur-Yvette ou encore le Whitney Museum of American Art à New York.

Dans un nouveau registre, il travaille sur le projet de reconstruction des remontées mécaniques Lognan-Grands Montets à Argentière, commune de Chamonix (74)

Sénateur à vie

Il est nommé sénateur à vie par le président italien Giorgio Napolitano le , en même temps que Carlo Rubbia, Claudio Abbado et Elena Cattaneo[2].

Vie privée

Renzo Piano s'est marié en 1962 avec Magda Arduino avec laquelle il a trois enfants. Il est remarié depuis 1992 avec Emilia Rossato et a adopté avec elle un enfant.

Œuvre

Un architecte en constant renouvellement

Centre Georges-Pompidou, Paris
Fondation Beyeler, Riehen (Bâle)
Centre Paul Klee, Berne
Centre culturel Tjibaou, Nouméa

Les premiers moments du parcours de Renzo Piano sont marqués par sa collaboration avec Richard Rogers, leur proximité avec les théories et l'esthétique développées par le groupe Archigram ainsi qu'un intérêt personnel pour les travaux de Jean Prouvé. Cela explique pour une grande part l'affirmation des éléments techniques des bureaux de B&B (Novedrate, Italie, 1971-1973) et surtout du centre Pompidou (1971-1977) dont le concours est arbitré par Jean Prouvé lui-même. On retrouvera régulièrement cette tendance dans la suite de son œuvre avec l'aéroport de Kansaï au Japon (1994) ou avec la tour du New York Times (2008). D'autres édifices comme le centre Jean-Marie Tjibaou de Nouméa ou le Zentrum Paul Klee de Berne reprennent de nombreux détails du même ordre. Chacun de ces édifices se présente comme un mécano géant dont on perçoit le mode de construction; les éléments constructifs, souvent en métal, y sont mis en scène esthétiquement ; l'édifice est largement géré par des capteurs qui ouvrent ou ferment les volets, etc ; les mécanismes des ascenseurs et escalators sont visibles... Autant de caractéristiques souvent rapprochées du mouvement high tech.

Tandis que Richard Rogers a poursuivi avec une grande constance dans cette veine esthétique, l'œuvre de Renzo Piano est marquée par un profond souci d'intégration dans le contexte. Cela le conduit à adapter les formes de son bâtiment à l'environnement dans lequel il prend place.

Ainsi, quelques années après le centre Pompidou, il dessine la Menil collection, musée d'art moderne et contemporain situé à Houston, au Texas (1986). Attentif à l'architecture vernaculaire des quartiers pavillonnaires américains, il change complètement de style pour barder ce musée de planches de cyprès fixées à une ossature métallique. Alors que le centre Pompidou se dressait comme un monument dans Paris, la Menil collection s'adapte à l'échelle de la ville environnante.

On retrouvera cette adaptation au contexte dans de nombreux projets :

Ce questionnement des enjeux de l'édifice et du contexte génère un perpétuel renouvellement des formes, des textures et des couleurs : tuyaux colorés du centre Pompidou (à Paris), planches de cyprès de la Menil collection, éléments de terre-cuite ocre-rouge de l'IRCAM ou de la cité internationale de Lyon, béton brut du stade de Bari, panneaux de métal de l'aéroport de Kansaï, lamelles de bois du centre Jean-Marie-Tjibaou, cuivre oxydé (vert) au musée d'Amsterdam ou à l'église de Padre Pio à San Giovanni Rotondo, éléments de terre-cuite ocre-jaune de la Potsdamer Platz de Berlin, pierre rouge de la fondation Beyeler, toiture en plomb du Parco della Musica de Rome, blancheur des immeubles de Sydney ou de New York, panneaux vitrés du grand magasin de Cologne, etc.

Les derniers projets de l'architecte semblent rompre avec cette volonté permanente de renouvellement et de diversité. Les formes organiques souvent employées par le passé sont abandonnées au profit de formes rectilignes plus classiques ; la plupart des édifices sont blancs. Ceci peut s'expliquer par le fait que Piano dessine de nombreuses extensions d'édifices plus anciens : le LACMA à Los Angeles, le High Museum of Art d'Atlanta, la Morgan Library de New York, Institut d'art de Chicago, etc. Malgré cette uniformité esthétique, l'architecture ne perd rien dans la qualité des matériaux, du dessin des détails, de la lumière.

L'architecte spécialiste des musées

Les musées occupent une part importante de sa production : l'agence de Renzo Piano a construit à Amsterdam, Atlanta, Bâle, Berne, Chicago, Dallas, Gênes, Houston (2 musées), Los Angeles, Lyon, Nouméa, Paris (2 musées), San Francisco, Turin. Il a montré dans ce domaine un perpétuel souci d'innovation tant sur le plan esthétique que technique.

Ainsi, le centre Pompidou (Paris, 1977, conçu avec Richard Rogers) marque la volonté de renouveler profondément l'image d'un tel équipement culturel afin d'attirer un large public. La muséographie y est particulière : initialement, les vastes plateaux d'exposition étaient divisés par des cimaises placées librement dans l'espace, sans imposer de parcours aux visiteurs (cet aménagement s'est révélé peu efficace et a été modifié par la suite). La lumière est partiellement apportée par les façades vitrées mais surtout par l'éclairage artificiel, solutions souvent rejetées par l'architecte dans la suite de sa carrière.

Avec la Menil collection (Houston, 1982-1986), Renzo Piano pose les bases d'une nouvelle vision du musée qu'il développera par la suite de la Fondation Beyeler à Bâle jusqu'à la récente extension de l'Art Institute of Chicago. Il s'agit désormais d'opter pour une esthétique très sobre (plan rectangulaire, emploi de bois ou de pierre pour le parement de façade, etc.) tout en développant un savoir-faire exceptionnel en matière de lumière zénithale. Désormais, chaque musée conçu par Renzo Piano développera un nouveau système de sheds et de filtres visant à tamiser la lumière. Cette sobriété architecturale, associée à la sophistication de l'éclairage, a un but principal: mettre en valeur les œuvres exposées.

Le centre Jean-Marie Tjibaou de Nouméa (Nouvelle-Calédonie, 1997), que l'on peut assimiler à un musée bien que ses affectations soient plus larges, est une exception dans ce parcours. Le contexte historique, politique et paysager l'imposait. Il s'agissait de rendre hommage à la culture kanak et de préserver le site naturel. Le musée est donc conçu comme un village traditionnel avec une série de maisons à la silhouette caractéristique, alignées le long d'un chemin-galerie. Les coques respectent l'échelle de la végétation environnante. Par son rapport avec le paysage et le choix des matériaux, ce musée est devenu une icône de l'architecture verte. Au-delà de l'aspect extérieur, ce caractère écologique tient aussi à son système de climatisation naturelle obtenu grâce à la forme de chacune des coques.

Distinctions

Principales réalisations

Aurora Place à Sydney.
vue générale de l'académie des sciences de Californie
California Academy of Sciences, États-Unis
Parliament House (La Valette).

Œuvre menacée

Bibliographie

Filmographie

2023 : Vers un avenir radieux (Il sol dell'avvenire) de Nanni Moretti: lui-même

Notes et références

  1. Sybille Vincendon, « Renzo Piano offre à Paris un palais de justice élégant et bienveillant », Libération,‎ (lire en ligne, consulté le )
  2. (it) Nominati Abbado, Cattaneo, Piano e Rubbia senatori a vita
  3. A-2017-12705 BOE
  4. « une-equerre-d-argent-pour-le-tribunal-de-paris-par-renzo-piano_1612899 »
  5. Photo du Centre national d'art et de culture Georges-Pompidou
  6. Photo du musée des sciences et technologies Amsterdam
  7. Photo du musée de la fondation Beyeler
  8. Photo de la tour de bureaux de la société
  9. Claudine Mulard, « Floraison de chantiers culturels sur la Côte ouest des États-Unis », dans Le Monde du 02/05/2007, [lire en ligne]
  10. Voir leur site : http://www.clarisses-a-ronchamp.fr
  11. « Fondation Jérôme Seydoux-Pathé | Fondation Jérôme Seydoux-Pathé », sur www.fondation-jeromeseydoux-pathe.com (consulté le )
  12. (en) « La Valette City Gate », sur RPBW (consulté le )
  13. La rédaction, « Les confidences de Renzo Piano, l'architecte-star de la nouvelle plage du Larvotto à Monaco: "Il fallait mettre de l'ordre" », sur Monaco-Matin, (consulté le )
  14. Corinne Nèves, « Le centre commercial Bercy 2 va disparaître », sur leparisien.fr, (consulté le ).

Sur les autres projets Wikimedia :