Une des formes de radoub de Rochefort

Le radoub est le passage en cale sèche ou forme de radoub d'un navire pour l'entretien ou la réparation de la coque[1].

Radouber signifie réparer, nettoyer, remettre en état. Le « grand radoub » d'un navire consiste en sa refonte, sa réparation à neuf[2].

Au Québec, un « radoub » peut servir à désigner une réparation mineure effectuée sur un objet dans le but de le garder fonctionnel plus longtemps.

Histoire

Du temps de la marine en bois, radouber un navire de guerre (changer une partie des pièces de la coque) est nécessaire, théoriquement tous les dix ans pour un vaisseau de ligne et, tous les quinze ans pour une frégate. L'entretien d'une flotte représente donc un prix important.

Au XIXe siècle, les grosses réparations d'un navire se répartissent en deux classes distinctes[3]:

On lit dans une lettre de Colbert à du Quesne du relative aux défauts de construction du Dauphin Royal[5]:

« Il est bon de les avoir reconnus mais il faut travaillera y remédier en y faisant faire un radoub convenable pour le mettre en bon estat et comme le principal défaut de ce vaisseau est la faiblesse de ses fonds et le peu de liaison de ses pièces il est nécessaire de faire en sorte de le réparer par le moyen des courbes et par tout ce qui peut luy donner plus de liaison. Il n y a rien de plus important que d'observer toujours comme vous avez fait tous les défauts qui se trouvent dans la construction des vaisseaux de Sa Majesté mais il faut résister autant qu'il sera possible à les condamner quand on peut les remettre en estat de servir par un radoub quelque grand qu'il puisse estre, parce qu'il est bien plus important de faire la dépense d'un grand radoub que de condamner trop légèrement un vaisseau »

— Dép. conc. la mar. fol 73.

Au , la « marine royale française », forte de 122 unités (67 vaisseaux et 55 frégates), n'en a plus que 31 en état de prendre la mer. 10 sont en radoub, 18 en construction et 51 sont « attaqués de pourriture qui indique un radoub indispensable[6] ».

Notes et références

  1. Informations lexicographiques et étymologiques de « Radoub » dans le Trésor de la langue française informatisé, sur le site du Centre national de ressources textuelles et lexicales
  2. Joseph de Bonnefoux. Dictionnaire abrégé de marine. Dezauche et Bachelier, 1834. Lire en ligne
  3. a b et c Ministère de la marine et des colonies (France). Nouvelles annales de la marine et des colonies, Volume 8. Imp. et Libr. Administratives de Paul Dupont, 1862. Lire en ligne
  4. Alexandre André Victor Sarrazin de Montferrier, Dictionnaire universel et raisonné de marine, 1841. Lire en ligne
  5. Pierre Clément, Pierre de Brotonne. Lettres, instructions et mémoires de Colbert. Jos. M. Jacobs, 1841. Lire en ligne
  6. Archives nationales, fonds Marine, B5-6, Tableau général de la Répartition des forces navales du Roy.

Voir aussi

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Bibliographie

Articles connexes