Prony désigne, selon le contexte, des objets fort différents indirectement reliés entre eux.
Prony désigne d'abord, chronologiquement, un manoir sur la commune d'Oingt, dans le Rhône, qui correspondait autrefois à une seigneurie dont un titulaire, Gaspard de Prony, s'est fait connaître au XIXe siècle par ses travaux d'ingénieur. Hydrolicien et mécanicien et auteur d'autres recherches scientifiques, il resta 34 ans directeur de l'École des Ponts[1].
Gaspard de Prony a conçu une machine pour mesurer le couple au démarrage d'une machine, le frein de Prony, restée en usage au cours du XIXe siècle pour comparer les machines à vapeur.
L'équation de Prony, utilisée en hydraulique, permet de calculer la perte de charge due à la friction dans une conduite.
La corvette Prony reconnaît le littoral de la Nouvelle-Calédonie[5], et on donne son nom à la Baie de Prony (en), au sud de l'île. Un établissement du Bagne de Nouvelle-Calédonie, dit le camp Sebert, y a été établi. Après la fermeture du bagne, le familles des mineurs employés à l'extraction du minerai ont occupé les bâtiments. L'extraction dans des mines à ciel ouvert de 1955 à 1968 a causé une pollution reconnue par l'ONU[6].
Propriétaire des bâtiments depuis 2007, la Province Sud a inscrit les vestiges du village de Prony à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques[7].
Au XIXe siècle, Gaspard de Prony est connu pour ses travaux de mécanicien. Son frein de Prony mesure le couple au démarrage. Édouard Hospitalier proposera en 1898 d'appeler prony une unité de puissance équivalente à 10 kilogrammes-mètres par seconde[8], celle nécessaire pour élever d'un mètre un poids de dix kilogrammes en une seconde[9]. Ce nom d'unité a été peu utilisé et l'usage du newton rend sa définition obsolète.
Gaspard de Prony avait publié un traité des intervalles musicaux avec une table de logarithmes en base 2, faisant correspondre des rapports de fréquence avec un nombre décimal d'octaves, suivant une suggestion d'Euler datant du siècle précédent. Une seconde table donne la multiplication des valeurs de la première par douze, pour correspondre à l'intervalle du demi-ton dans l'accord à tempérament égal, conformément à la proposition de Lambert. Il appelait cette quantité « logarithme acoustique » ; on l'a parfois désignée en France comme « unité de Prony ». On[Qui ?] décida de lui donner son nom[Quand ?]. L'intervalle en pronys entre deux sons est égal à douze fois le logarithme binaire du rapport de leurs fréquences fondamentales. C'est dire que deux notes qui ont un écart d'un prony ont un intervalle d'un demi-ton dans une gamme au tempérament égal[10].
Alexander John Ellis a repris le raisonnement de Prony en remarquant que deux décimales suffisaient. Le cent, en usage en musicologie et en ethnomusicologie, est le centième de demi-ton au tempérament égal[11].