Papyrus Westcar

Le papyrus Westcar, du nom d'un voyageur britannique, Henry Westcar, qui le rapporta d'Égypte vers 1824 et le laissa à sa nièce, Miss Westcar, est un manuscrit que cette dernière offrit à Karl Richard Lepsius en 1838. À la mort de l'égyptologue, en 1886, le manuscrit fut enregistré à l'Ägyptisches Museum de Berlin sous le numéro 3033.

Datation

Ce papyrus est daté, d'après la main du scribe, fin de la période Hyksôs et donc de la fin de la XVIIe ou du début de la XVIIIe dynastie. Mais concernant la date de composition du récit, la langue utilisée suggère de la situer entre le début de la XIIIe et le début de la XVIIIe dynastie[1] (vers 1700 av. J.C.)[2].

Contenu du papyrus

Le Papyrus Westcar contient une composition littéraire communément appelée « Les magiciens à la cour du roi Khéops ». Ce récit n’est préservé que sur cet unique témoin, et celui-ci nous est parvenu partiellement : le début du texte manque et, des douze colonnes conservées, les cinq premières présentent de nombreuses lacunes.

Le récit du Papyrus Westcar, qui a pour cadre chronologique le règne de Khéops, se structure en différents épisodes. Le nombre de ces épisodes, préservés partiellement ou totalement, s’élève à cinq. Les trois premiers constituent des récits enchâssés. Relatés à Khéops par ses fils, ils mettent en scène un roi défunt et un magicien désigné par le titre de « ritualiste en chef » qui accomplit un prodige : d’abord Djéser et un magicien dont le nom en lacune pourrait bien être celui d’Imhotep ; ensuite Nebka et Ouba-iner ; enfin Snéfrou et Djadja-em-ânkh. Les deux derniers épisodes se déroulent d’abord à la cour du roi Khéops, où le magicien Djedi exécute ses tours de magie, puis à Sakhébou avec la naissance des trois premiers rois de la Ve dynastie[3]. (Voir l'article Théogamie).

Papyrus Westcar, Ägyptisches Museum de Berlin

Références bibliographiques

Notes

  1. A. Stauder, Linguistic Dating of Middle Egyptian Literary Texts, Hambourg, , p. 110-132
  2. Textes sacrés et textes profanes de l'ancienne Égypte, II, Gallimard, Paris, 1987, p. 173.
  3. Laura Parys, Le récit du Papyrus Westcar. Texte, traduction et interprétation, Bruxelles, Safran (éditions), , 222 p. (ISBN 978-2-87457-089-6, lire en ligne), p. 9-10
  4. Textes sacrés et textes profanes de l'ancienne Égypte, II, Gallimard, Paris, 1987, p. 181.
  5. Extrait du quatrième conte du papyrus Westcar, traduction O. Lefebvre, Romans et contes égyptiens, p. 88 :

    « Ne sois pas trop puissant dans son sein, en ce tien nom de Ouser-ref ! Cet enfant lui glissa alors des mains : c'était un enfant d'une coudée dont les os étaient solides ; il avait les membres incrustés d'or et portait une coiffure en lapis-lazuli véritable. Elles le levèrent après qu'on eut coupé le cordon ombilical et qu'il eut été placé sur un cadre de briques. Puis Meskhenet alla vers lui et dit : "Un roi qui exercera la royauté dans le pays entier !" »