Menso Folkerts
Menso Folkerts à gauche avec et Jens Høyrup
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EschwegeVoir et modifier les données sur Wikidata
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Karl Deichgräber (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Distinction

Menso Folkerts (né en 1943) est un historien allemand des sciences et des mathématiques.

Biographie

Menso Folkerts est né le à Eschwege dans le Land de Hesse. Menso Folkerts a étudié la philologie classique et les mathématiques de 1962 à 1967 à l'université de Göttingen, où il a obtenu son doctorat en 1967 (Boethius Geometrie II, ein mathematisches Lehrbuch des Mittelalters, Franz Steiner, Wiesbaden 1970). En 1968, il a réussi l'examen d'État à Göttingen et en 1969 est devenu assistant de recherche à l'Institut d'histoire de la science et de la technologie de l'université technique de Berlin, où il a été habilité en 1973. À partir de 1976, il est professeur à l'université Carl von Ossietzky d'Oldenbourg et à partir de 1980 professeur d'histoire des sciences naturelles à l'Institut für Geschichte der Naturwissenschaften de l'université Louis-et-Maximilien de Munich. Il a pris sa retraite en 2008.

Travaux

Folkerts s'est intéressé entre autres aux éditions latines d'Euclide au Moyen Âge, aux collections de problèmes mathématiques du début du Moyen Âge, aux textes médiévaux, qui ont repris l'arithmétique dans le système décimal indo-arabe, et à Regiomontanus. De plus, à partir du volume publié en 1994, il est l'un des éditeurs de la Nicolaus Copernicus Gesamtausgabe (de), l'édition complète de Nicolas Copernic[1].

Parmi les éditions latines des Éléments d'Euclide au Moyen Âge, Folkerts s'est notamment intéressé à celle d'Adélard de Bath, ses Geometrica, d'après les traductions d'Hajjaj et de Thabit[2]. Avec H.L.L. Busard, il attribue la version dite « Adélard II » à Robert de Chester[3],[4]

Les recherches de Folkerts concernent également les textes de Boèce, notamment « le traité sur la géométrie, qui, pour l'érudition moderne, se dédouble et dont les textes qui en résultent sont des pseudépigraphes »[5], l'un composé à Corbie au cours du VIIIe siècle[6] et l'autre en Lotharingie dans la première moitié du XIe siècle[7]. L'« Heptateuchon » de Thierry de Chartres en reproduit une partie et Menso Folkerts, à l'instar de Bubnov, Evans, Burnett, Busard et Toneatto, estime que la partie du manuscrit chartrain réservée à la géométrie commençait avant le folio connu[8] et reprenait la compilation arabo-latine des Éléments par Robert de Chester[9].

Avec Dieter Launert et Andreas Thom, il s'est intéressé à la méthode de calcul des sinus par le mathématicien suisse Jost Bürgi, dont on savait seulement au XVIe siècle qu'il avait trouvé une nouvelle méthode, sans plus de détails. Récemment est réapparu un manuscrit de Bürgi dans lequel il explique son algorithme, totalement différent de la procédure traditionnelle utilisée jusqu'au XVIIe siècle. La méthode usuelle prend ses racines dans l'antiquité grecque avec le calcul des cordes par Ptolémée et elle a été utilisée dans la tradition arabo-islamique ainsi qu'en Europe médiévale pour calculer des cordes ainsi que des sinus. La méthode de Bürgi, utilisant des additions et le fait de prendre la moitié, est élémentaire et converge rapidement. Bürgi n'explique pas pourquoi sa méthode est correcte, mais les auteurs fournissent dans l'article une preuve moderne de cet algorithme[10].

Dans le cadre de ses recherches sur Gauss, Folkerts a développé une base de données de lettres qui contient toutes les lettres adressées à et écrites par Gauss. La base de données de lettres de Gauss (de), qui est disponible en ligne, a été construite en s'appuyant sur cette base de données depuis 2016 pour le compte de l'Académie des sciences de Göttingen. Il a édité les écrits de Kurt Vogel et les poèmes de Fooke Hoissen Müller (de).

Prix et distinctions

Menso Folkerts est membre correspondant de l'Académie internationale d'histoire des sciences depuis 1981 et membre effectif depuis 1986. De 1982 à 1985, il a été vice-président et de 1985 à 1988 président de la Société allemande d'histoire de la médecine, des sciences et de la technologie (de). De 1985 à 2010, il a été membre du conseil d'administration du Deutsches Museum. Il est membre de l'Académie allemande des sciences Leopoldina depuis 1989. Depuis 1998, il est membre correspondant de l'Académie des sciences de Saxe (où il a été président de la Commission pour l'histoire des sciences de 1997 à 2016), depuis 1999, il est membre à part entière de l'Académie bavaroise des sciences, dont il dirige le comité pour l'histoire des sciences depuis 2008 et dont la Commission Kepler entendu depuis 2008. Il est membre correspondant de l'Académie des sciences de Göttingen depuis 2011. En 2013, il a reçu le prix Kenneth O. May[11].

Publications

Bibliographie

Références

(de) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en allemand intitulé « Menso Folkerts » (voir la liste des auteurs).
  1. Informationen über das Projekt bei de Gruyter, abgerufen am 1. Juli 2018. (Der ebenfalls aufgezählte Heribert M. Nobis ist allerdings verstorben.)
  2. Cf. Menso Folkerts (1989) (en ligne).
  3. Busard et Folkerts 1992
  4. Sabine Rommevaux, « La réception des Éléments d'Euclide au Moyen Âge et à la Renaissance. Introduction », Revue d'histoire des sciences, vol. 56, no 2,‎ , p. 267-273 (DOI 10.3406/rhs.2003.2186, lire en ligne)
  5. Max Lejbowicz, « Le premier témoin scolaire des Éléments arabo-latins d'Euclide : Thierry de Chartres et l'Heptateuchon », Revue d'histoire des sciences, vol. 56, no 2,‎ , p. 347-368 (DOI 10.3406/rhs.2003.2190, lire en ligne, consulté le )
  6. Menso Folkerts, Die Altercatio in der Geometrie I des Pseudo-Boethius. Ein Beitrag zur Geometrie im mittelalterlichen Quadrivium, in Gundolf Keil, Peter Assion, Willen Frans Daems, Heinz-Ulrich Roehl (éd.), Fachprosa-Studien. Beitrâge zur mittelalterliche Wis- senschafts- und Geistesgeschichte (Berlin: Erich Schmidt, 1982), 84-114. Folkerts donne un aperçu du traité (88-95) et une édition du dialogue qui le termine, l'Altercatio duorum geometricorum deflguris, numeris et mensuris (105-113)
  7. Menso Folkerts, « Boethius » Geometrie II : Ein mathematiches Lehrbuch des Mitte- lalters (Wiesbaden : Franz Steiner, 1970) ; Toneatto, op. cit. in n. 35, 42-45. Boèce n'a traduit ni les Éléments, ni l'Almageste comme le prétendent Cassiodore et à sa suite de nombreux historiens des sciences
  8. Busard et Folkerts 1992, p. 40 (vol. 1).
  9. Busard et Folkerts 1992, p. 187-222.
  10. (en) Andreas Thom (de), Menso Folkerts et Dieter Launert, « Jost Bürgi's method for calculating sines », Historia Mathematica, vol. 43, no 2,‎ , p. 133-147 (DOI 10.1016/J.HM.2016.03.001, lire en ligne)
  11. (en) « Craig Fraser – ICHM: Awarding of the May Prizes for 2013 » (version du sur Internet Archive).
  12. Recension de Maß, Zahl und Gewichtpar Walter Purkert, lien Math Reviews; recension par U. Lindgren, Sudhoffs Archiv, 1991, JSTOR:20777350
  13. Nouvelle édition de Folkerts, Euclid in Medieval Europe. Winnipeg 1989.
  14. Alain Touwaide, « Corrado Dollo, Archimede. Mito-Tradizione-Scienza. Siracusa-Catania, 9-12 ottobre 1989. », L'antiquité classique,‎ , p. 412 (lire en ligne)
  15. Marco Panza, « Corrado Dollo (a cura di), Archimede : Mito tradizione scienza Siracusa-Catania, 9-12 ottobre 1989 (Firenze : Leo S. Olschki, 1992). », Revue d'histoire des sciences, vol. 48, no 3 Les sciences de la vie au Siècle des Lumières. /In memoriam Roselyne Rey,‎ , p. 377-379 (lire en ligne)
  16. Hubert Silvestre, « Menso Folkerts and A. J. E. M. Smeur. A Treatise on the Squaring of the Circle by Franco of Liège, of about 1050 », Scriptorium, vol. 34, no 2,‎ , p. 342-344 (lire en ligne)