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Karl Ludwig von Bertalanffy |
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Ludwig von Bertalanffy, Ludwig Bertalanffy |
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Karl Ludwig von Bertalanffy (, Atzgersdorf près de Vienne, Autriche - , Buffalo, New York, États-Unis) est un biologiste d'origine autrichienne connu comme le fondateur de la systémique grâce à son ouvrage General System Theory. Bertalanffy a d'abord travaillé à Vienne puis à Londres, et enfin au Canada et aux États-Unis.
Ludwig von Bertalanffy est né et a grandi dans le petit village de Atzgersdorf (maintenant Liesing) près de Vienne. La famille Bertalanffy a des racines dans la noblesse du XVIe siècle de la Hongrie, et comprenait plusieurs universitaires et magistrats[1]. Son grand-père Charles Joseph von Bertalanffy (1833-1912) s'est établi en Autriche et était un directeur de théâtre d'État à Klagenfurt (Graz) et à Vienne, qui étaient des postes importants dans l'Autriche impériale. Son fils aîné et père de Ludwig, Gustav von Bertalanffy (1861-1919), était un éminent gestionnaire de chemin de fer. Son grand-père maternel, Joseph Vogel, avait été conseiller impérial et un prospère éditeur de Vienne. Charlotte Vogel, sa mère, avait dix-sept ans quand elle a épousé Gustav, trente-quatre ans. Ils ont divorcé quand Ludwig avait dix ans et se sont remariés après, en dehors de l'Église catholique, dans une cérémonie civile[2].
Fils unique, il reçoit sa formation élémentaire à domicile, comme il était de coutume à cette époque, avec des précepteurs privés, jusqu'à son entrée à l'école secondaire à l'âge de dix ans. Au cours de cette période, il est en relation avec Paul Kammerer, biologiste célèbre, voisin de sa famille, et qui sera pour lui un modèle[3].
En 1918, Ludwig von Bertalanffy s'inscrit en histoire de l'art et en Philosophie à l’Université d'Innsbruck, mais en 1924 entreprend d'étudier la biologie et part étudier à l’université de Vienne, pensant qu'il aurait toujours le temps de se mettre à la philosophie plus tard. En 1926, il prépara sous la direction de Moritz Schlick une thèse de philosophie consacrée à l’œuvre de Gustav Fechner (Fechner und das Problem der Integration höherer Ordnung).
Bertalanffy devint professeur de l’université de Vienne de 1940 à 1945, puis enseigna à l’Université de Londres (1948–49). Refusant de se dépeindre comme une victime du nazisme, il a ressenti une discrimination de la part du milieu académique américain et a principalement travaillé au Canada après 1949[4] : il enseigna ainsi successivement à l’Université de Montréal (1949), d’Ottawa (1950–54), de Californie du Sud (1955–58), à la Fondation Menninger (1958–60), à l’Université d'Alberta à Edmonton (1961–68) et enfin de 1969 à 1972 à l’Université de Buffalo.
Ludwig von Bertalanffy, biologiste, a présenté, dès 1937, le concept de système ouvert qui évoluera petit à petit vers la Théorie générale des systèmes (General System Theory).
« […] Le but de cette théorie générale était de dégager des principes explicatifs de l'univers considéré comme système à l'aide desquels on pourrait modéliser la réalité. Bertalanffy proclamait alors : "...il y a des systèmes partout".[réf. nécessaire] »
Ceci revient à dire que l’on peut observer et reconnaître partout des objets possédant les caractéristiques de systèmes. Des totalités dont les éléments, en interaction dynamique, constituent des ensembles qui ne peuvent être réduits à la somme de leurs parties. Citant Bertalanffy (1968, p. 220), Jean-Louis Le Moigne[5] écrit :
« […] De tout ce qui précède, se dégage une vision stupéfiante, la perspective d'une conception unitaire du monde jusque-là insoupçonnée. Que l'on ait affaire aux objets inanimés, aux organismes, aux processus mentaux ou aux groupes sociaux, partout des principes généraux semblables émergent. »
En collaboration avec l'économiste Kenneth E. Boulding, le physiologiste Ralph Gerard[précision nécessaire] et le biomathématicien Anatol Rapoport, Bertalanffy fonde, en 1954, la Société pour l'Étude des Systèmes Généraux dont les objectifs consistent à[6] :
« rechercher l'isomorphisme des concepts, des lois et des modèles dans les différents domaines, et à favoriser leurs transferts d'un domaine à l'autre ; »
« encourager l'élaboration de modèles théoriques adéquats dans les domaines qui en sont dépourvus ; »
« éliminer les duplications des travaux théoriques dans différents domaines ; »
« à promouvoir l'unité de la science en améliorant la communication entre les spécialistes. »
En plus de travailler à la réalisation de ces objectifs ambitieux, la société crée un cahier annuel, le General Systems Yearbook, et favorise la publication d'un nombre impressionnant d'articles traitant de la systémique.
Bertalanffy est influencé par le mouvement cybernétique.
Une lecture attentive de la première version, en français, de la Théorie générale des systèmes, publiée chez Dunod en 1973, montre que Bertalanffy revendique l'antériorité de sa théorie par rapport à la cybernétique.
Professeur de mathématiques au MIT depuis 1919, Norbert Wiener a collaboré avec Arturo Rosenblueth du Harvard Medical School et avec l'ingénieur Julian Bigelow à partir de 1940. Après avoir travaillé au développement d'appareils de pointage automatique pour canons antiaériens, ils en arrivent à la conclusion que « pour contrôler une action finalisée (orientée vers un but), la circulation de l'information nécessaire à ce contrôle doit former une boucle fermée permettant d'évaluer les effets de ses actions et de s'adapter à une conduite future grâce aux performances passées »[7]. C'est la découverte de la boucle de rétroaction négative ou positive applicable sur les machines et, selon Rosenblueth, sur les organismes vivants. C'est la naissance de ce que Wiener appelle la cybernétique (Wiener, 1947) qui a pour but principal l'étude des régulations chez les organismes vivants et les machines construites par l'homme.
Peu à peu, les recherches foisonnent sur le sujet. Des équipes interdisciplinaires se forment et tentent de généraliser ces principes à différents secteurs tels la sociologie, les sciences politiques ou la psychiatrie. Les travaux se multiplient et « la nécessité de faire exécuter par des machines certaines fonctions propres aux organismes vivants, contribue, en retour, à accélérer les progrès des connaissances sur les mécanismes cérébraux »[8]. C'est la naissance de la bionique et le début des recherches sur l'intelligence artificielle avec comme chef de file Warren McCulloch, en 1959.
Le modèle de croissance individuelle publié par Bertanlanffy en 1934 est largement utilisé dans les modèles biologiques et existe en plusieurs variantes. Une version plus générale est proposée par F. J. Richards en 1959. Le modèle de croissance est une équation différentielle dans la tradition plus récente des modèles démographiques, également employés pour modéliser le surplus de production (biomasses plutôt que nombre d'individus ou taille des individus).
Dans sa plus simple expression, l’équation différentielle, appelée équation de croissance de von Bertalanffy, met en rapport la taille (L) avec le temps (t) :
où k est le taux de croissance individuel et la taille individuelle maximum.