Le Jihad islamique palestinien (JIP) (arabe : حركة الجهاد الإسلامي في فلسطين, Harakat al-Jihad al-Islami fi Filastīn), est une organisation armée palestinienne.
Il se définit comme une « organisation nationaliste islamique et un mouvement de libération »[9]. Elle définit le djihad comme « un combat contre l’injustice »[9]. Les Brigades Al-Qods forment sa branche armée.
Le JIP est plus petit que le Hamas, et ne dispose pas du large réseau social construit par ce dernier. Le groupe a été formé en Égypte puis dans la bande de Gaza pendant les années 1970 par Fathi Shaqaqi, Bachir Nafi et Abdelaziz Awda. Le JIP a des liens avec le Hezbollah.
Le JIP est créé alors que de nombreux membres des Frères musulmans trouvaient que l'organisation était devenue trop modérée et ne faisait pas assez d'efforts pour engager la lutte palestinienne. Ainsi, à la fin des années 1970, les fondateurs du JIP, Fathi Shaqaqi et Abdelaziz Awda, créent le groupe de lutte pour la souveraineté et l'établissement d'un État islamique en Palestine et la destruction d'Israël.
Le JIP poursuit ses travaux dans la bande de Gaza, jusqu'à ce que ses fondateurs soient expulsés au Liban en 1987. Au Liban, le groupe est en mesure de recevoir la formation du Hezbollah et de développer une relation étroite avec l'organisation libanaise. Il revendique ainsi, le , l'exécution de William Francis Buckley (en), chef de l'antenne de la CIA à Beyrouth[16], enlevé en 1984 par le Jihad islamique selon certaines versions[16], par le Hezbollah selon d'autres. Avant de mourir, il aurait livré une confession de 400 pages à ses ravisseurs[16]. Quelques semaines après son enlèvement, la présidence de Ronald Reagan initiait des négociations avec l'Iran (scandale Iran-Contra), qui auraient eu pour objectif, entre autres, d'obtenir la libération de Buckley[16].
En 1989, le JIP transfère son siège à Damas, où il demeure à ce jour. Fathi Shaqaqi dirige l'organisation pendant deux décennies jusqu'à son assassinat, en à Malte, par les services secrets israéliens. Après la mort de Shaqaqi, le JIP est dirigé de 1995 à 2018 par l’un de ses fondateurs, Ramadan Shallah.
Le groupe est actuellement basé dans la capitale syrienne, Damas, mais dispose aussi de bureaux à Beyrouth, Téhéran et Khartoum. Son soutien financier est estimé venir de la Syrie et l'Iran[réf. nécessaire]. Le groupe opère principalement dans la Cisjordanie et la bande de Gaza, mais il a également mené des attaques en Jordanie et au Liban. Ses principaux bastions en Cisjordanie sont les villes de Hébron et Jénine. Dans cette ville, c'est le chef local du JIP, Mahmoud Tawalbe, qui dirigea la résistance palestinienne lors de la bataille de Jénine en 2002.
Le 7 octobre 2023, le Jihad islamique participe, aux côtés du Hamas et de la majorité des forces armées palestiniennes, à une attaque d'ampleur sur le territoire israélien, tuant 350 soldats et policiers et 750 civils[17].
Contrairement aux Frères musulmans ou au Hamas, considérés comme des mouvements islamiques traditionnels, le JIP se veut révolutionnaire. Ainsi, le groupe refuse de s’impliquer dans l’action sociale pour se concentrer sur l’action politique et la lutte armée. Il se distingue aussi du Jihad islamique égyptien, qui est un mouvement salafiste, alors que lui se veut un mouvement islamo-nationaliste et révolutionnaire[9].
Le JIP ne tire pas uniquement ses références idéologiques des Frères musulmans comme le Hamas. Influencé par la révolution iranienne, le JIP prend pour référence des penseurs chiites et iraniens, même si le JIP est une organisation qui n'est pas chiite[9], mais qui se revendique au contraire ouvertement comme sunnite[19],[20].
: Le JIP revendique sa responsabilité dans une fusillade qui a tué le commandant de la police militaire israélienne dans la bande de Gaza.
: Attaque d'un autobus sur l'autoroute Jérusalem-Tel Aviv, au moins 14 personnes tuées (dont deux Canadiens et un Américain) et des dizaines d'autres blessés. Bien que destiné à être un attentat-suicide, l'auteur a survécu.
: Un bus transportant des touristes israéliens en Égypte est attaqué. L'attaque tue 11 personnes, dont neuf Israéliens et blesse 17 autres personnes.
: Le JIP tue un réserviste de Tsahal, David Mashrati, lors d'une fusillade dans un bus public.
: Une voiture piégée tue neuf personnes et en blesse 50.
: Attentat à la bombe près de Netanya. 18 soldats et un civil israélien tué.
: Attentat à Netzarim et Kfar Darom. La première bombe a tué huit personnes, dont une étudiante américaine, Alisa Flatow, et blessé plus de 30 personnes dans un bus en Israël. La deuxième attaque était une voiture piégée qui a blessé 12 personnes.
: Un centre commercial de Tel-Aviv est la cible d'un autre attentat tuant 20 personnes et en blessant 75.
: Une voiture piégée explose à Jérusalem dans un marché et tue deux personnes et en blesse 10.
: Une bombe tue sept personnes et en blesse une trentaine à bord d'un bus allant de Tel Aviv à Nazareth.
: Dix-huit personnes sont tuées et une cinquantaine blessés dans une attaque à la Megiddo Junction.
: Un double attentat à Tel-Aviv tue cinq personnes et en blesse 40.
: 9 soldats et 3 civils sont tués dans une embuscade à Hébron.
: Trois personnes sont tuées, quatre-vingt-trois autres blessés dans un attentat-suicide dans un centre commercial à Afula.
: Un attentat tue 21 personnes et blessé plus d'une centaine dans un bus à Jérusalem.
: Une bombe tue 22 personnes et en blesse 60 dans un restaurant de Haïfa.
: Une bombe explose dans un marché de Hadera tuant sept personnes et en blessant 55.
: Une bombe explose dans un restaurant de Tel Aviv tuant onze personnes et en blesse 70 .
: Deux membres du Jihad islamique sont emprisonnés pour avoir planifié « d'assassiner des pilotes et des scientifiques israéliens en utilisant des voitures piégés ».
: Le Djihad islamique tire deux missiles Fajr-5 à Tel Aviv depuis Gaza, l'un explose dans une zone inhabitée de la banlieue et l'autre tombe dans la mer.
: Le JIP participe à la guerre de gaza, aux côtés du Hamas en tirant plusieurs centaines de roquettes en direction de l'État hébreu.
: Dans la vieille ville de Jérusalem, Mohannad Chafik Hallabi (étudiant en droit de 19 ans, originaire d'al-Bireh en Cisjordanie), attaque plusieurs personnes à coups de couteau. Il tue un soldat israélien de 23 ans (domicilié dans la colonie de Beitar-Illit), blesse sa femme et son enfant de 2 ans, puis tue un rabbin. L’agresseur est ensuite abattu par la police israélienne. Le JIP revendique l'attentat[21].
: à la suite du décès d'une grève de la faim de Khader Adnan (en) (figure du mouvement jusque-là détenue en Israël), plus de 350 roquettes sont tirées en représailles[22],[23],[24].
↑ a et b(en) « Israel's Dead: The Names of Those Killed in Hamas Attacks, Massacres and the Israel-Hamas War », Haaretz, (lire en ligne, consulté le )
↑Bethan McKerna, « Hamas launches surprise attack on Israel as Palestinian gunmen reported in south », The Guardian, 7 ooctobre 2023 (lire en ligne [archive du ], consulté le )