Jihad islamique palestinien
Image illustrative de l’article Jihad islamique palestinien

Idéologie Islamisme
Nationalisme arabe
Nationalisme palestinien
Islamo-nationalisme[1],[2]
Antisionisme
Objectifs Destruction de l'État d'Israël et établissement d'un État islamique palestinien[3],[4]
Statut Actif
Site web www.saraya.psVoir et modifier les données sur Wikidata
Fondation
Date de formation années 1970
Pays d'origine Drapeau de la Palestine Palestine
Fondé par Abdelaziz Awda et Fathi Shaqaqi
Actions
Mode opératoire Lutte armée, tir de roquettes, attentats
Zone d'opération Drapeau d’Israël Israël, Drapeau de la Palestine Palestine, Drapeau de la Syrie Syrie Drapeau du Liban Liban
Période d'activité années 1970 - aujourd'hui
Organisation
Chefs principaux Fathi Shaqaqi (1981-1995)
Ramadan Shallah (1995-2018)
Ziyad al-Nakhalah (depuis 2018)
Membres 1 000[5] à 8 000[6]
Fait partie de Alliance des forces palestiniennes
Axe de la résistance
Financement
Sanctuaire Gaza, Drapeau de la Palestine Palestine
Groupe relié
Soutenu par Drapeau de l'Iran Iran

Drapeau de la Syrie Syrie

Répression
Considéré comme terroriste par États-Unis, Union européenne, Australie, Royaume-Uni, Canada, Israël, Japon
Conflit israélo-palestinien

Le Jihad islamique palestinien (JIP) (arabe : حركة الجهاد الإسلامي في فلسطين, Harakat al-Jihad al-Islami fi Filastīn), est une organisation armée palestinienne.

Il se définit comme une « organisation nationaliste islamique et un mouvement de libération »[9]. Elle définit le djihad comme « un combat contre l’injustice »[9]. Les Brigades Al-Qods forment sa branche armée.

Plusieurs États occidentaux placent le JIP sur la liste officielle des organisations terroristes : le Canada[10], les États-Unis[11], l'Union européenne[12], l'Australie[13], le Royaume-Uni[14], le Japon[15] et Israël.

Le JIP est plus petit que le Hamas, et ne dispose pas du large réseau social construit par ce dernier. Le groupe a été formé en Égypte puis dans la bande de Gaza pendant les années 1970 par Fathi Shaqaqi, Bachir Nafi et Abdelaziz Awda. Le JIP a des liens avec le Hezbollah.

Historique

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Drapeau du Jihad islamique palestinien.

Le JIP est créé alors que de nombreux membres des Frères musulmans trouvaient que l'organisation était devenue trop modérée et ne faisait pas assez d'efforts pour engager la lutte palestinienne. Ainsi, à la fin des années 1970, les fondateurs du JIP, Fathi Shaqaqi et Abdelaziz Awda, créent le groupe de lutte pour la souveraineté et l'établissement d'un État islamique en Palestine et la destruction d'Israël.

Shaqaqi et Awda sont expulsés d'Égypte en 1981 après l'assassinat d'Anouar el-Sadate par des islamistes.

Le JIP poursuit ses travaux dans la bande de Gaza, jusqu'à ce que ses fondateurs soient expulsés au Liban en 1987. Au Liban, le groupe est en mesure de recevoir la formation du Hezbollah et de développer une relation étroite avec l'organisation libanaise. Il revendique ainsi, le , l'exécution de William Francis Buckley (en), chef de l'antenne de la CIA à Beyrouth[16], enlevé en 1984 par le Jihad islamique selon certaines versions[16], par le Hezbollah selon d'autres. Avant de mourir, il aurait livré une confession de 400 pages à ses ravisseurs[16]. Quelques semaines après son enlèvement, la présidence de Ronald Reagan initiait des négociations avec l'Iran (scandale Iran-Contra), qui auraient eu pour objectif, entre autres, d'obtenir la libération de Buckley[16].

En 1989, le JIP transfère son siège à Damas, où il demeure à ce jour. Fathi Shaqaqi dirige l'organisation pendant deux décennies jusqu'à son assassinat, en à Malte, par les services secrets israéliens. Après la mort de Shaqaqi, le JIP est dirigé de 1995 à 2018 par l’un de ses fondateurs, Ramadan Shallah.

Le groupe est actuellement basé dans la capitale syrienne, Damas, mais dispose aussi de bureaux à Beyrouth, Téhéran et Khartoum. Son soutien financier est estimé venir de la Syrie et l'Iran[réf. nécessaire]. Le groupe opère principalement dans la Cisjordanie et la bande de Gaza, mais il a également mené des attaques en Jordanie et au Liban. Ses principaux bastions en Cisjordanie sont les villes de Hébron et Jénine. Dans cette ville, c'est le chef local du JIP, Mahmoud Tawalbe, qui dirigea la résistance palestinienne lors de la bataille de Jénine en 2002.

Le 7 octobre 2023, le Jihad islamique participe, aux côtés du Hamas et de la majorité des forces armées palestiniennes, à une attaque d'ampleur sur le territoire israélien, tuant 350 soldats et policiers et 750 civils[17].

Commandement

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De 1995 à 2018, le JIP est dirigé par Ramadan Shallah[18]. En , Ziad Nakhalé lui succède au poste de secrétaire-général du groupe[18].

Idéologie

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Contrairement aux Frères musulmans ou au Hamas, considérés comme des mouvements islamiques traditionnels, le JIP se veut révolutionnaire. Ainsi, le groupe refuse de s’impliquer dans l’action sociale pour se concentrer sur l’action politique et la lutte armée. Il se distingue aussi du Jihad islamique égyptien, qui est un mouvement salafiste, alors que lui se veut un mouvement islamo-nationaliste et révolutionnaire[9].

Le JIP ne tire pas uniquement ses références idéologiques des Frères musulmans comme le Hamas. Influencé par la révolution iranienne, le JIP prend pour référence des penseurs chiites et iraniens, même si le JIP est une organisation qui n'est pas chiite[9], mais qui se revendique au contraire ouvertement comme sunnite[19],[20].

Parmi ses références intellectuelles, le JIP cite notamment : Jamal-al-Din Afghani, le fondateur égyptien des Frères musulmans Hassan El-Banna, Sayyid Qutb, l'Algérien Malek Bennabi, l'Iranien Ali Shariati, ou encore l’ayatollah Khomeiny[9]. Le JIP est également influencé par les écrits de son fondateur Fathi Shaqaqi ou par ceux du penseur islamique palestinien Mounir Chafiq.

Liste des attaques

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Article détaillé : Embuscade de Hébron.

Références

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  1. « Palestine : le Jihad Islamique, entre islamisme et nationalisme – Entretien avec Anouar Abu Taha – Religioscope », sur religion.info (consulté le ).
  2. Nicolas Dot-Pouillard, « Palestine. Le nationalisme, secret du religieux », Démopolis,‎ , p. 37-53 (lire en ligne)
  3. « Palestinian Islamic Jihad », sur nationalsecurity.gov.au (consulté le ).
  4. (en) « Palestinian Islamic Jihad », sur Council on Foreign Relations, (consulté le ).
  5. (en) James Mackenzie et Jason Neely, « Explainer: Palestinian Islamic Jihad, the group targeted by Israel in Gaza », Swissinfo, (consulté le ).
  6. (en) Crispian Balmer et Nidal al-Mughrabi, « Single-minded Islamic Jihad grows in Gaza's shadows », Reuters, (consulté le ).
  7. https://irp.fas.org/world/para/docs/950500.htm
  8. (en) « The Relationship Between Iran and Palestinian Islamic Jihad », sur JISS, (consulté le ).
  9. a b c d et e Palestine: le Jihad Islamique, entre islamisme et nationalisme - Entretien avec Anouar Abu Taha, Religioscope, 20 octobre 2007
  10. http://www.publicsafety.gc.ca/prg/ns/le/cle-fr.asp#AIAI
  11. (en) « We apologize for the inconvenience... », sur United States Department of State (consulté le ).
  12. [PDF]http://eur-lex.europa.eu/LexUriServ/LexUriServ.do?uri=OJ:L:2009:023:0025:0029:FR:PDF
  13. « nationalsecurity.gov.au/agd/WW… »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?).
  14. (en) « Proscribed terrorist groups - Home Office », sur security.homeoffice.gov.uk via Wikiwix (consulté le ).
  15. (en) « Chapter 3: Japan's Foreign Policy in Major Diplomatic Fields », dans Ministère des Affaires étrangères (Japon), Diplomatic Bluebook 2005, (lire en ligne)
  16. a b c et d Fabrizio Calvi et Olivier Schmidt, Intelligences secrètes. Annales de l'espionnage, Hachette, 1988, p. 38
  17. « « 7 octobre » : le livre qui raconte la journée la plus meurtrière de l’histoire d’Israël », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  18. a et b Le Jihad islamique se dote d'un nouveau chef, AFP, 27 juillet 2018.
  19. « Le Jihad islamique en Palestine », sur LaVieDesIdees.fr, (consulté le ).
  20. Olivier Moos, « Mouvements: le Jihad islamique palestinien – entretien avec Nicolas Dot-Pouillard », sur Religion.info, (consulté le ).
  21. Quotidiens Le Monde, Libération, Le Figaro du 5 octobre 2015
  22. (en) David Gritten, « Khader Adnan: Rockets fired after Palestinian hunger striker dies in Israeli jail », BBC, (consulté le ).
  23. (he) « גלצ sur Twitter : "האזעקות בדרום: כ-5 שיגורים זוהו מרצועת עזה @Doron_Kadosh" », sur Twitter,‎ (consulté le ).
  24. (en) Yonah Jeremy Bob et Aaron Reich, « At least 32 rockets shot at Israel on Tuesday, 12 injured », The Jerusalem Post, (consulté le ).
  25. « Témoignage d'un survivant du festival Supernova où 270 personnes ont été tuées par le Hamas » [archive du ], euronews, (consulté le ).
  26. a et b (en) « Israel's Dead: The Names of Those Killed in Hamas Attacks, Massacres and the Israel-Hamas War », Haaretz,‎ (lire en ligne, consulté le )
  27. « VRAI OU FAUX. 40 bébés ont-ils été décapités à Kfar Aza ? », sur Franceinfo, (consulté le ).
  28. « Video appears to show Hamas taking Israeli civilian hostage », NBC News,‎ (lire en ligne [archive du ], consulté le )
  29. a et b « Around 1,000 dead in Israel-Hamas war, as Lebanon's Hezbollah also launches strikes », South China Morning Post,‎ (lire en ligne [archive du ], consulté le )
  30. Bethan McKerna, « Hamas launches surprise attack on Israel as Palestinian gunmen reported in south », The Guardian,‎ 7 ooctobre 2023 (lire en ligne [archive du ], consulté le )
  31. (en) Yaniv Kubovich, « The First Hours of the Israel-Hamas War: What Actually Took Place? » [archive du ], Haaretz, (consulté le ).

Voir aussi

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Bibliographie

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Articles connexes

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Liens externes

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