Épsomite

Epsomite[1]
Catégorie VII : sulfates, sélénates, tellurates, chromates, molybdates, tungstates[a]
Image illustrative de l’article Epsomite
Epsomite - Mexique
Général
Nom IUPAC sulfate de magnésium heptahydraté
Classe de Strunz
Classe de Dana
Formule chimique MgSO4 • 7 H2O
Identification
Masse formulaire 246,48 uma
Couleur incolore; blanc; rosâtre; verdâtre; rougeâtre; blanc verdâtre; rose.
Système cristallin Orthorhombique
Réseau de Bravais primitif P
Classe cristalline et groupe d'espace disphénoïdale ;
P 212121 (no 19)
Clivage très parfait sur {010}; Distinct sur {101}
Cassure conchoïdale
Habitus en général petits cristaux prismatique aciculaires, parfois isolés, parfois rassemblés en masses terreuses ou agrégats fibreux, masses fibreuses, stalactites, en efflorescence cotonneuse, en encroûtements poudreux ou fibreux plus ou moins épais, dispersés en poudre, en efflorescence sur le sol
Faciès prismatique allongé sur {110}
Échelle de Mohs 2,5 parfois 2
Trait blanc
Éclat soyeux; mat; vitreux; terreux
Propriétés optiques
Indice de réfraction a=1,433,
b=1,455,
g=1,461
Biréfringence Biaxial (-) ; 0,0280
2V = 52° (mesuré)
Fluorescence ultraviolet aucune
Transparence Transparent à translucide
Propriétés chimiques
Densité 1,68
Fusibilité facilement fusible
Solubilité se dissout facilement dans l'eau pure, à la concentration maximale de 356 g·l-1 à 20 °C et 540 g·l-1 à 80 °C
Propriétés physiques
Magnétisme aucun
Radioactivité aucune

Unités du SI & CNTP, sauf indication contraire.

L'epsomite ou épsomite est une espèce minérale fréquente constituée de sulfate de magnésium heptahydraté de formule MgSO4 • 7 H2O[b]. Cette espèce forme parfois de rares cristaux prismatiques pouvant atteindre 8 cm[2].

Ce minéral évaporite de genèse secondaire constitue des formations rocheuses, fragile, tendres et très légères, soluble dans l'eau, au goût amer et salé. Dans les anciennes mines de minerais sulfurés, l'epsomite en incrustation sur les parois contient des traces d'ions d'éléments métalliques de transition, Ni, Fe, Co, Mn, Zn[3]...

Caractéristiques physico-chimiques

[modifier | modifier le code]

Le sel d'Epsom, de qualité cosmétique et alimentaire, était et est encore commercialisé[c] : il s'agit du minéral epsomite extrait de gisement souterrain de la roche homonyme, purifié par un procédé physique et recristallisation. Il a l'aspect d'une poudre blanche, parfois légèrement colorée, à base de cristaux de petite taille, entre 2 et 3 mm, de maille rhomboédrique. Sa densité se situe entre 1,67 et 1,68. Sa solubilité dans l'eau pure est élevée : 72,4 g pour 100 g d'eau à 0 °C, 178 g à 40 °C. Il est soluble dans l'alcool à 90°.

L'heptahydrate de sulfate de magnésium, qui se décompose vers 70 °C, peut être aussi orthorhombique ou monoclinique[d].

L'epsomite exposé à l'air libre perd son eau[e]. Il devient mat. L'hexahydrate de sulfate de magnésium, minéral naturel analysé et inventorié par Robert Angus Alister Johnston en 1911, se nomme hexahydrite[4].

La perte de 6 molécules d'eau est rapide à partir de 150 °C. La perte des 7 molécules est assurée vers 200 °C. Il existe ainsi un heptahydrate, un hexahydrate et un monohydrate de sulfate de magnésium. Ce dernier corps chimique correspond à l'espèce naturelle kiesérite.

L'heptahydrate est le précipité que forme une solution aqueuse de sulfate de magnésium, à température ambiante[f]. C'est aussi l'origine supposée de l'epsomite. Ce minéral et cette roche évaporitique ont été découverts près d'une source minérale aux environs d'Epsom, dans le comté de Surrey.

Inventeur et étymologie

[modifier | modifier le code]

Décrite par Jean-Claude Delamétherie en 1806, le nom fait référence au gisement topotype. François Sulpice Beudant vulgarise ce mot.

Gisement topotype

[modifier | modifier le code]

Cristallographie

[modifier | modifier le code]

Cristallochimie

[modifier | modifier le code]

Groupe de l'epsomite

[modifier | modifier le code]

Synonymie

[modifier | modifier le code]

Variétés et mélange

[modifier | modifier le code]

Mélange

[modifier | modifier le code]

Variétés

[modifier | modifier le code]

Gîtologie

[modifier | modifier le code]

Ce minéral de genèse secondaire forme des masses rocheuses massives, mais aussi des efflorescences ou des dispersions poudreuses. Il se forme en paragenèse avec la halotrichite et la mélantérite, avec la kiesérite. On le retrouve :

Minéraux associés

[modifier | modifier le code]

Hexahydrite, kiesérite, chalcanthite, pickeringite, halotrichite, alunogène, mélantérite, rozénite, gypse, mirabilite et autres sulfates.

Mais aussi aragonite, calcite, pyrite et pyrrhotite.

Gisements remarquables

[modifier | modifier le code]
Mont-des-Groseillers, Blaton, Mons, Province de Hainaut
Ashcroft, en Colombie britannique
De gros cristaux, d'environ 2 à 3 mètres, sont observables autour des lacs salés des Monts Krüger, par exemple à Oroville, État de Washington ou à Carlsbad, Nouveau-Mexique.
Vallée de la Mort, Californie.
Formations anciennes de l'Albany County, Wyoming.
El Tiro Mine, Arizona.
Grotte d'Arcilla, Calatayud, Zaragoza, Aragón [10]
Le Terret, Blesle, Haute-Loire, Auvergne[11].
Avec le sel gemme des Landes et des Pyrénées Atlantiques.
À Amélie-les-Bains, Pyrénées orientales, notamment avec les sources thermales.
Dans l'Hérault.
Epsom dans le Surrey en Angleterre
Solfatare, champs Phlégréens, golfe de Pouzzoles, ville métropolitaine de Naples, Campanie [12]
Sources chaudes et fumerolles près du mont Vésuve en général.
Lacs magnésiens du Djaman-Klytch et de Djelonsk.
Concrétions et croûtes dans les tunnels et mines.
Mines d'Hodruša, près de Banská Štiavnica.

Usages

[modifier | modifier le code]

Ils sont semblables au sulfate de magnésium, par exemple pour le mordançage, dans l'industrie des cuirs et parchemins, ou pour les emplois pour l'industrie papetière ou sucrière.

Notes et références

[modifier | modifier le code]

Notes

[modifier | modifier le code]
  1. La classification des minéraux choisie est celle de Strunz, à l'exception des polymorphes de la silice, qui sont classés parmi les silicates.
  2. Il s'agit de l'ancien sulfate de magnésie hydraté, ou sel d'Epsom bien connu des chimistes du XVIIe siècle. Le nom epsomite, de genre féminin, est attesté en français et en anglais avant 1824, même s'il est d'abord présent dans la littérature minéralogique de 1805 à 1815. L'accent n'est nullement justifié, soit par application des règles orthographiques de base en langue française, soit par respect pour le toponyme anglaise d'origine, la ville d'Epsom. Le dictionnaire Larousse en 1870 le vulgarise sous la forme sans accent
  3. Il se nommait encore autrefois sel anglais ou sel de Sedlitz en Bohême et d'une manière générale en Europe centrale. Le sel d'Epsom est aussi un médicament laxatif ou purgatif. Il demeure une source importante de sels de magnésium.
  4. L'analyse pondérale, par exemple par pyrolyse, distingue en masse 51,16 % de H2O, 32,48 % de SO3, 16,36 % de MgO.
  5. C'est pourquoi il est préférable de conserver ces échantillons en milieu fermé, en récipient ou sous plastique. Il ne faut les nettoyer qu’à l'alcool, de préférence absolu.
  6. Le sulfate est dissous notamment dans l'eau de mer. il est présent dans les eaux des lacs salés et dans de nombreuses sources thermales, froides ou chaudes. Mais il se forme aussi par altération de la kiesérite ou à partir de l’anhydrite
  7. Il s'agit de séries de solutions solides.

Références

[modifier | modifier le code]
  1. Acta Crystallographica, B40, 218 (1984).
  2. (en) John W. Anthony, Richard A. Bideaux, Kenneth W. Bladh et Monte C. Nichols, The Handbook of Mineralogy : Borates, Carbonates, Sulfates, vol. V, Mineral Data Publishing, .
  3. Lozac'h, Yannick, op. cit. La présence de cobalt donne de beaux échantillons d'epsomites rosées, le nickel verdâtres...
  4. Johnston, Robert Angus Alister; in Summary Report of the Geological Survey Branch of the Department of Mines for the calendar year 1910, C. H. Parmelee, Ottawa, 1911, p. 256
  5. Brunlechner, August (1893) Jahrbuch des naturhistorischen Landesmuseums für Kärnten, Naturhistorisches Landesmuseum (Klagenfurt) 22: 192
  6. Meixner, Heinz (1950) Der Karinthin 11:242-252.
  7. Darapsky, Ludwig (1890) Neues Jahrbuch für Mineralogie, Geologie und Paleontologie, Heidelberg, Stuttgart: I: 49
  8. Vertushkov, Grigory N. (1939) Bulletin de l’Académie des sciences de l’Union des Républiques Soviétiques Socialistes, Cl. sc. mat. nat., Sér. géol.: 109.
  9. Johann August Friedrich Breithaupt, „Mineralogische Studien“, in Berg- und Hüttenmännischen Zeitung, vol. xxiv, no. 36, Freiberg, 4 septembre 1865, p. 301
  10. (en) Charles Palache, Harry Berman et Clifford Frondel, The System of Mineralogy of James Dwight Dana and Edward Salisbury Dana, Yale University 1837–1892, vol. II : Halides, Nitrates, Borates, Carbonates, Sulfates, Phosphates, Arsenates, Tungstates, Molybdates, etc., New York (NY), John Wiley & Sons, , 7e éd., 1124 p., p. 512.
  11. Roland Pierrot, Paul Picot, Jean-Jacques Périchaud, Inventaire minéralogique de la France n°1 - Cantal, BRGM et Éditions G. de Bussac, 1971
  12. Pichler, Hans (1970) Italienische Vulkangebiete II, Bornträger Berlin Stuttgart

Voir aussi

[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

Bibliographie

[modifier | modifier le code]

Liens externes

[modifier | modifier le code]