Buddy DeFranco
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Buddy DeFranco, circa septembre 1947
Informations générales
Nom de naissance Boniface Ferdinand Leonard DeFranco
Naissance
Camden (New Jersey)
Décès (à 91 ans)
Panama City (Floride)
Genre musical Jazz, bebop
Instruments clarinette
Années actives 1939-2014
Labels Norgran, Verve, Mercury
Site officiel www.buddydefranco.com

Boniface Ferdinand Leonard DeFranco dit Buddy DeFranco, né le à Camden dans le New Jersey, et mort le à Panama City en Floride[1], est un clarinettiste de jazz. Musicien inventif et passionné, il est le premier clarinettiste de jazz bebop, capable de jouer les phrases de Charlie Parker; il traversera six décennies en se renouvelant sans cesse (swing, latin jazz...) et inspirera de nombreux talents (Eddie Daniels...).

Biographie

Né le 17 février 1923, à Camden , dans le New Jersey (est), Buddy DeFranco grandit à Philadelphie. Son père est un accordeur de piano aveugle et guitariste. Il commence à jouer de la clarinette à l'âge de neuf ans. Il fait ses études à la Mastbaum School of Music de Philadelphie.

À 14 ans, il gagne un concours, le national Tommy Dorsey swing contest[2],[3] et joue dans une émission de swing à la radio le samedi soir avec Gene Krupa.

Après avoir reçu son diplôme, il débute professionnellement dans l'orchestre de Johnny "Scat" Davis (en) en 1939, puis il joue dans l'orchestre de Gene Krupa où il rencontre Roy Eldridge en 1941.

DeFranco a commencé sa carrière professionnelle en même temps que le Swing et la grande époque des big bands ; plusieurs d'entre eux étaient dirigés par des clarinettistes : Artie Shaw, Benny Goodman et Woody Herman dont la popularité était croissante.

En 1943, il découvre les enregistrements de Charlie Parker qu'il étudie à la clarinette[4].

« J'ai décidé de jouer de la clarinette comme Bird articulait au saxo. Il n'était pas facile d'imiter Artie Shaw, et encore plus difficile de copier Bird car la clarinette est un instrument si difficile à jouer. »

— Buddy DeFranco, Interview au magazine DownBeat (1943).

De 1944 à 1948, il joue dans le big band de Tommy Dorsey. Il essaie à deux reprises de créer son propre big band sans succès et s'oriente alors à jouer dans de plus petites formations à partir des années 1950. Il joue également dans l'orchestre de Boyd Raeburn en 1948.

En 1949, il s'installe à New-York et est réputé dans les clubs de la 52nd Street ; il enregistre avec le Metronome All-Stars (en) au côté du saxophoniste Charlie Parker qui devient un ami, cet événement marque sa carrière et sa vie de musicien. Il participe également aux formations expérimentales de George Russel et enregistre la même année "Bird in Igor's Yard", une pièce remarquable fusionnant des éléments issus de la musique de Charlie Parker et d'Igor Stravinsky.

En 1950, il a rejoint pendant un an le septet de Count Basie. Il a ensuite dirigé un petit combo au début des années 1950 qui comprenait le pianiste Sonny Clark et le guitariste Tal Farlow. Dans cette période, DeFranco a enregistré pour MGM, Norgran et Verve Records ; les deux derniers labels appartenaient à Norman Granz.

Il réalise régulièrement des tournées « Jazz at the Philharmonic » de Norman Granz.

À la fin des années 1950, le rock'n roll prend toute la place dans les médias (TV, radio...) ; le jazz et le style bebop passent de mode, les clubs ferment et Buddy DeFranco s'adapte à nouveau. Les temps sont difficiles pour les jazzmen.

Au cours des années 1960-1964, DeFranco sort quatre albums de quatuor innovant (quatuor Polytonal) en tant que co-leader avec l'accordéoniste be-bop Tommy Gumina [5].

En 1964, 6 mois après la mort d'Eric Dolphy un des protagonistes du style avant-garde jazz, le label Vee-Jay lui demande d'enregistrer pour la première fois un album (Blues Bag (en)) à la clarinette basse qui n'est pas son instrument de prédilection.

En dépit de ses succès comme clarinettiste bebop, Buddy DeFranco, comme d'autres joueurs de bebop, rencontre des difficultés d'embauche liées aux aspects complexes de cette musique.

Il renoue alors avec une musique plus simple comme le swing, et il devient de 1966 à 1974 le leader du Glenn Miller Orchestra. Cette activité est très prenante et il ne touche presque plus à sa clarinette à partir de 1970.

Il renoue avec une période créative de jazzman en 1975, et maintient une double activité : il travaille régulièrement avec des petites formations osant les couleurs latines, tournant avec le guitariste Martin Taylor ou le vibraphoniste bebop Terry Gibbs et renouant avec son ami Oscar Peterson ; et il présente de nombreux cours pratiques (clinics) dans les universités à travers le pays, souvent en collaboration avec son dernier facteur d'instruments Yamaha. Pendant les 20 premières années de sa carrière, il jouait sur des clarinettes Georges Leblanc Paris (notamment le modèle LL selon les publicités vers 1960) en entretenant des relations proches avec Danny Henkin et Vito Pascucci.

DeFranco a aussi joué, entre autres musiciens, avec George Shearing, Charlie Barnet, Art Tatum, Dizzy Gillespie, Billie Holiday, Stan Getz, Nelson Riddle, Billy Eckstine et Oscar Peterson ; il a enregistré des douzaines d'albums comme leader et au moins 150 comme sideman auprès des grands noms du jazz[6].

En 2002, le clarinettiste de jazz Fabrice Zammarchi et son épouse Sylvie Mas lui consacrent une biographie basée sur des entretiens[7].

En 1980, il fonde avec l'université du Montana à Missoula un festival annuel qui porte son nom, le Buddy DeFranco jazz festival[6].

DeFranco décède à Panama City, Floride, à l'âge de 91 ans[6].

Lors du déclin du swing et des big bands, DeFranco a été probablement un des seuls clarinettistes de jazz à réussir à adapter son style à son époque[8] et jusqu'aux années 1980, il était le seul musicien de jazz de renom à jouer exclusivement de la clarinette. Il a été, avec Brad Terry (en), un des seuls clarinettistes de jazz bebop.

Récompenses

DeFranco a reçu 20 prix du magazine «DownBeat», 9 prix du magazine «Metronome (en) », et 16 prix «Playboy» «All-Stars» [2] en tant que meilleur clarinettiste de jazz.

En 1998, il est nommé à la récompense Grammy Award du meilleur solo de jazz improvisé pour le titre You must believe in Swing enregistré avec le pianiste Dave McKenna.

Il a remporté le prix de jazz le plus prestigieux des États-Unis, le National Endowment for the Arts Jazz Masters Fellowship, en 2006[1].

Discographie sélective

Comme leader

Comme sideman

Avec Tommy Dorsey

Avec Lionel Hampton

Avec d'autres jazzmen

Bibliographie

« This exceptional publication contains the Hanon piano exercises transcribed for clarinet and wind instruments, basic studies for jazz improvisation, and four jazz pieces by Buddy DeFranco, including the piano, bass and drum parts. The book provides important information slanted toward modern jazz played on the clarinet. »

Notes et références

  1. a et b (en) Howard Reich, « Jazz clarinet great Buddy DeFranco dead at 91 », sur chicagotribune.com, (consulté le ).
  2. a et b (en) « Buddy DeFranco To Play At LVC », Lebanon Daily News,‎ , p. 22 (lire en ligne Accès libre, consulté le )
  3. (en) Don Heckman, « Buddy DeFranco dies at 91; first clarinetist to master bebop », Los Angeles Times,‎ (lire en ligne)
  4. Guy Reynard, « Buddy DeFranco », Jazz Hot, no 630,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  5. (en) [[Marc Myers (en)|Marc Myers]], « Buddy DeFranco and Tommy Gumina », sur JazzWax, (consulté le )
  6. a b et c Charles Binick et AFP agence, « Mort de Buddy DeFranco, grand clarinettiste de jazz », Le Figaro,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  7. Émission Le matin des musiciens, « Buddy DeFranco, avec Fabrice Zammarchi », sur francemusique.fr, (consulté le ).
  8. (en) Ted Pankin, « On Buddy DeFranco’s 89th Birthday, a 1999 DownBeat article, plus Interview », DownBeat,‎ (ISSN 0012-5768, lire en ligne)
  9. (en) Marc Myers, « Nelson Riddle: Cross Country Suite », sur jazzwax.com, (consulté le )